Grossesse : la prématurité, toujours un danger
09 décembre 2014
©Phovoir
Si l’on sait déjà que naître prématurément – avant 37 semaines d’aménorrhées (SA) – représente un risque pour l’enfant -, qu’en est-il pour ceux nés seulement quelques semaines avant le terme fixé à 41 SA? La dernière livraison du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) tente d’apporter une réponse.
En fait, peu d’études ont concerné la prématurité « tardive » (entre 35 et 36 SA) et les termes « précoces » (37 à 38 SA). Une équipe menée par Evelyne Combier du Centre d’épidémiologie des populations de l’Université de Bourgogne a ainsi évalué « le pronostic à 1 an des enfants uniques nés vivants, sans anomalie congénitale et dont l’âge gestationnel était compris entre 35 et 41 semaines de gestation complètes. »
Résultat, pour 681 961 enfants inclus dans ce travail, 59 438 hospitalisations – le plus souvent pour des causes infectieuses (bronchiolites, gastroentérites…) – durant le premier mois de vie ont été recensées. Une large majorité l’a été en service de pédiatrie néonatale. Résultat, le taux d’hospitalisation semble décroître avec l’âge gestationnel. En clair, les enfants nés entre 35 et 38 SA étaient davantage à risque, comparés à ceux nés à terme. Par ailleurs, au cours de la première année de vie, 503 décès ont été notés. Et là encore, entre 35 et 38 SA, les taux étaient plus élevés.
Selon les auteurs, bien que le risque d’être affecté par une pathologie d’origine périnatale soit faible, « le fait de naître à 35-38 SA est un facteur de risque de mortalité et de morbidité néonatale et infantile. Et contrairement à l’idée couramment admise, les enfants nés à 37-38 SA sont aussi plus à risque que ceux nés à 39-41 SA. Des études devraient être menées pour mieux connaître les besoins spécifiques de ces enfants en matière d’offre de soins ».