Grossesse : le paracétamol affecterait la fertilité de l’enfant à naître

01 février 2016

En matière de grossesse, il n’est jamais anodin d’utiliser un médicament sans avis médical. Et même si le paracétamol est souvent présenté comme la molécule induisant le moins d’effets indésirables, elle n’échappe pas pour autant à la règle. Selon des chercheurs écossais, elle perturberait la fertilité future des enfants à naître. Un constat observé pour le moment chez des rongeurs, mais qui pourrait s’appliquer à l’être humain.

Les chercheurs de l’Université d’Edimbourg ont soumis des rates gravides à deux types d’antalgiques : du paracétamol et un anti-inflammatoire non stéroïdien (l’indométacine). Rappelons que cette dernière classe médicamenteuse est contre-indiquée chez la femme enceinte à partir du 6e mois de la grossesse alors que le premier est tout à fait autorisé.

Résultat, les petites rates dont la mère avait reçu un anti-douleur durant sa grossesse ont présenté plus tard divers problèmes de fertilité : moins d’ovules, des ovaires de plus petite taille et des portées réduites. A noter que, si les ratons mâles semblent eux aussi impactés, ils retrouvent des capacités reproductives normales à l’âge adulte.

Selon les chercheurs, ce phénomène s’explique par le fait que ces produits agissent sur certaines hormones : les prostaglandines, impliquées dans le cycle menstruel et la reproduction.

Même si pour les scientifiques « ces résultats sont importants étant donné les similitudes entre les systèmes de reproduction des rats et des humains », ils préfèrent rester prudents. « Il est pour le moment difficile d’extrapoler ces résultats aux femmes enceintes », concluent-ils.

  • Source : Université d’Edimbourg, 27 janvier 2016

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Dominique Salomon

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