Grossesse : les probiotiques contre la pré-éclampsie et les naissances prématurées ?
22 février 2018
Marekuliasz/Shutterstock.com
Les probiotiques consommés en cours de grossesse pourraient permettre de réduire les risques de pré-éclampsie et de naissance prématurée. Voici ce qui ressort d’un travail observationnel publié dans le British Medical Journal. Mais selon les chercheurs, le moment de prise de ces produits est crucial.
Les probiotiques sont des micro-organismes, des bactéries vivantes, présentes naturellement dans les produits fermentés (lait, yaourts…). De nombreuses recherches ont déjà montré l’intérêt de ces produits, notamment sur le système immunitaire. De récents travaux suggèrent que ces probiotiques pourraient réduire certaines complications de la grossesse.
Des scientifiques suédois et norvégiens ont ainsi souhaité remonter cette piste. Pour ce faire, entre 1999 et 2008, ils ont suivi 70 149 femmes enceintes issues de la cohorte Norwegian Mother and Child.
Au cours de l’étude, les futures mamans ont fourni des informations sur leur alimentation, leur mode de vie… Elles ont aussi renseigné leur consommation de différents produits laitiers contenant des bactéries probiotiques avant et pendant leur grossesse. Au total, 23% ont indiqué en avoir consommé avant leur grossesse, 37% au début, et 32% à la fin.
Début et fin de grossesse : l’importance du timing
Résultat, celles qui avaient consommé ces micro-organismes en fin de grossesse présentaient un risque réduit de pré-éclampsie. Pour rappel, une pré-éclampsie est une hypertension artérielle gravidique apparaissant en général après le deuxième trimestre de grossesse. Responsable d’un tiers des naissances de grands prématurés en France, ce syndrome est une cause majeure de retard de croissance intrautérin.
Autre observation, celles qui avaient pris des produits laitiers sources de probiotiques en début de grossesse avaient un risque plus faible d’accouchement prématuré.
« Il s’agit d’une étude observationnelle, de sorte qu’aucune conclusion définitive ne peut être tirée quant au rapport de cause à effet », expliquent les auteurs. Lesquels concluent sur le fait que « si ce lien devait être confirmé, il pourrait conduire à des mesures de santé publique visant à réduire le nombre de complications liées à la grossesse. »
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Source : Timing of probiotic milk consumption during pregnancy and effects on the incidence of preeclampsia and preterm delivery: a prospective observational cohort study in Norway, BMJ Open, janvier 2018
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Ecrit par : Vincent Roche - Edité par : Emmanuel Ducreuzet