Grossesse : quand la pollution nuit au fœtus
19 avril 2019
Skylines/shutterstock.com
Pendant une grossesse, l’exposition des femmes à la pollution fragilise le foetus. Atteintes respiratoires, troubles neurologiques, retards de croissance… faisons le tour de la question.
La pollution n’est pas sans effet sur une grossesse. L’inhalation de toxines dégrade la fonction respiratoire de l’enfant à naître. Des modifications génétiques sont aussi rapportées lorsque le placenta absorbe une quantité excessive de polluants. Un sur risque de pré-éclampsie et un petit poids de naissance peuvent survenir. Idem concernant l’altération neuro-développementale, favorisant la survenue d’une hyperactivité et de troubles de la concentration chez l’enfant.
Pollution et grossesses multiples
Selon des médecins du CHU de Besançon et de Dijon, la pollution altère aussi la croissance fœtale en cas de grossesse multiple. Et ce même en cas de concentration infime de dioxyde d’azote, le NO2, « un polluant principalement lié à la circulation routière et au chauffage domestique ».
Cette observation est le fruit d’une étude rétrospective menée dans ces deux CHU, à partir de l’analyse des dossiers des 10 905 accouchements réalisés entre le 1er janvier 2005 et le 31 décembre 2009*.
La concentration au NO2 a été prélevée au domicile des femmes, et dans un rayon de 50 mètres autour du foyer, à différents stades de la grossesse. Point observé au fil des 9 mois, la survenue d’un retard de croissance utérin, « défini par un arrêt ou un ralentissement de la croissance foetale constaté lors de mesures prénatales prises à deux ou trois semaines d’intervalle ».
Parmi les 249 grossesses multiples (dont 8 triplés) répertoriées, « les mères étaient en moyenne exposées pendant [les neuf mois] à une concentration de NO2 dans l’air extérieur de 24,3 μg/m3** ». Résultat, « pour une augmentation de 10 μg/m3 de cette concentration moyenne sur la durée de la grossesse, le risque de retard de croissance intra-utérin augmentait de 50% ».
A noter : jusqu’ici, seules les femmes qui n’attendaient qu’un seul enfant étaient connues pour souffrir de cet impact de la pollution sur la croissance fœtale.
* dans les hôpitaux universitaires de Besançon ou de Dijon
** « La valeur limite annuelle moyenne pour la protection de la santé humaine est fixée par la législation à 40 μg/m3. »
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Source : CHU de Besançon, CHU de Dijon, mars 2019
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Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Emmanuel Ducreuzet