Grossesse : que faire si bébé se présente en siège ?

11 mars 2019

A 8 mois de grossesse, si bébé se présente en siège, des techniques douces favorisent sa rotation. En cas d’échec, l’obstétricien effectue une manipulation de version. Dans la moitié des cas, bébé reste en siège et c’est ainsi qu’il verra le jour. Comment tous ces actes se déroulent-ils ?

Acupuncture & ostéopathie : si votre bébé se présente en siège au 8e mois de grossesse, les équipes qui vous suivent tenteront de le mettre en position « tête en bas ». Pour cela, différentes techniques existent : des séances d’acupuncture sont mises en place entre la 32e et la 34e semaine d’aménorrhée. Un point précis situé à l’extérieur de l’ongle du petit orteil est chauffé à plusieurs reprises. Cette approche serait efficace dans 60% des cas, selon les auteurs du guide officiel du Collège national des gynécologues et obstétriciens.

Autre solution douce, l’ostéopathie : dans ce cas, le thérapeute va mobiliser les articulations sacro-iliaques. L’objectif, rééquilibrer les tensions des ligaments situés entre l’utérus et le sacrum.

D’autres positions sont aussi testées. « Vous pouvez les essayer si votre médecin est d’accord mais le résultat n’est pas garanti », détaillent les auteurs de ce même ouvrage. Parmi elles, le pont inversé comme présenté ci-dessous. Pour plus de détente, placez un pouf en bas de votre dos et un coussin sous votre tête.

La position à quatre pattes maintenue pendant quelques minutes, en respirant profondément, et répétée 2 à 3 fois par semaine peut aussi vous aider.

Faire tourner bébé avec les mains : si ces méthodes douces ne fonctionnent pas, les médecins proposent une version par manœuvres externes. Avec ses deux mains, l’obstétricien effectue une rotation manuelle du petit vers l’avant, jusqu’au moment où la tête est tournée vers le col utérin et les fesses vers le bas de la poitrine. Une technique effectuée entre la 36e et la 37e SA.

Comment se déroule cette intervention ? Tout d’abord, une échographie est effectuée pour localiser précisément la tête du bébé ainsi que son placenta. Et d’évaluer la quantité de liquide amniotique. Un toucher vaginal est nécessaire pour évaluer le degré de descente du bébé. Ensuite, la version se réalise sous échographie. Vous êtes allongée sur le dos et pendant la manipulation, un monitoring permet à l’équipe de surveiller le rythme cardiaque du petit. Un médicament est prescrit pour favoriser le relâchement musculaire.

Cet acte est courant et se passe très bien dans la grande majorité des cas. Il fonctionne pour 50 à 60% des sièges. Les risques restent rares : une perte des eaux, des saignements vaginaux, des contractions utérines. Les contre-indications à la version relèvent d’une cicatrice utérine, d’insertion anormale du placenta, de malformation utérine ou d’anomalie du bien-être fœtal.

Si malgré tout, bébé reste en siège : le jour J, si l’enfant se présente en tailleur, on parle de siège complet. S’il arrive sur les fesses, les jambes vers le haut, il s’agit d’un siège décomplété. Dans les deux cas, une péridurale est posée et une épisiotomie « peut être nécessaire ».

Le siège n’est pas une indication à la césarienne, selon les recommandations de la Haute Autorité de Santé. Mais dans certains établissements, elle est automatiquement programmée. Dans d’autres structures, l’accouchement par voie basse est effectué sous plusieurs conditions : obtenir l’accord des parents, vérifier l’absence de cicatrice utérine. L’enfant doit aussi peser moins de 3,8 kg* et le bassin de la future maman doit être assez large.

A noter : au total, 4% des enfants se présentent par le siège à la naissance.

*estimé par échographie

  • Source : Le guide officiel du Collège national des gynécologues et obstétriciens, Edition Eyrolles, 26,90 euros, 495 pages

  • Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Dominique Salomon

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