Grossesse : quels effets sur la sexualité ?

16 avril 2021

Changements hormonaux et physiques, associés à un bouleversement émotionnel imposé par la grossesse peuvent avoir un impact sur l’équilibre sexuel. A quoi s’attendre au fil de ces 9 mois ?

Pour que la sexualité pendant la grossesse ne soit pas taboue, mieux vaut comprendre l’ensemble des altérations provoquées sur le corps par cet état physiologique.

Tout d’abord, pendant le premier trimestre, beaucoup de futures mamans sont sujettes à des épisodes de nausées et de vomissements, d’hypersomnies et d’états de fatigue. Des ressentis diminuant l’envie de faire l’amour.

En outre, sous l’influence hormonale, le volume de votre poitrine augmente, la taille de l’utérus s’étend progressivement pour atteindre l’ombilic au 5e mois de grossesse. « L’utérus peut alors venir comprimer les gros vaisseaux (aorte et veine cave inférieure) et expliquer les épisodes de malaises lorsque la femme reste couchée sur le dos », peut-on lire dans le livre « Questions sexo ». Ainsi la position du missionnaire est déconseillée à partir de ce stade de la grossesse. Mieux vaut privilégier celle de la petite cuillère lorsque les deux partenaires sont allongés sur le côté, le dos de la femme contre le ventre de l’homme. Dans cette position, le volume utérin ne gêne pas la circulation veineuse.

Il faut aussi noter la survenue naturelle d’une hypervascularisation pelvienne et d’une hyperpression veineuse à l’origine de la congestion pelvienne, vaginale et vulvaire. Ces phénomènes rendent moins accessibles les zones érogènes et diminuent donc le degré de sensibilité lors des rapports sexuels. Plus tendus, les seins gagnent en sensibilité. Une sécheresse vaginale survient aussi au cours de la grossesse, notamment au troisième trimestre. N’hésitez pas dans ce cas à utiliser une crème lubrifiante.

Pendant un rapport sexuel, la lubrification lors de phase d’excitation est diminuée au cours des premier et dernier trimestres. Mais elle augmente pendant le second trimestre. Au cours de l’acte, la phase dite de plateau pendant laquelle l’excitation se maintient, dure plus longtemps. Du fait du manque de mobilité et de la modification des sensibilités vaginale et clitoridienne, l’orgasme est aussi plus difficile à atteindre.

Point positif cependant, pendant les 9 mois, les taux d’œstrogènes et de progestérone augmentent : leur effet apaisant est plus prégnant. De quoi chasser le stress ou l’appréhension qui peuvent faire obstacle à la sexualité.

Et la psychologie ?

Plusieurs changements peuvent aussi perturber le couple sur le plan psychologique : l’arrivée de l’enfant qui, même désiré, se place comme « tierce personne et vient perturber l’intimité du couple ». Autres facteurs, « la peur d’une fausse couche ». Mais aussi le degré de proximité sexuelle avant la grossesse : « si le couple entretenait une sexualité épanouie et sans taboue, la grossesse n’est pas une gêne. Mais certains troubles antérieurs non réglés peuvent s’exprimer durant cette période particulière ».

  • Source : « Questions sexo », Collège national des gynécologues français (CNGOF) Association inter-universitaire de sexologie (AIUS), Groupe Eyrolles- 19,90 euros

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Dominique Salomon

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