Grossesse tardive : des risques bien trop ignorés

18 décembre 2008

« En France, l’ignorance ou le déni des risques liés aux grossesses tardives est présent dans la population générale… mais également parmi les professionnels de santé » déplore le Pr Joëlle Belaïsch-Allart, gynécologue à l’hôpital Jean Rostand de Sèvres (92).

C’est si vrai d’ailleurs, que l’Agence de la Biomédecine a décidé de lancer une campagne d’information.

« La mortalité maternelle augmente significativement à partir de 35 ans » poursuit Joëlle Belaïsch-Allart, « mais le sujet reste tabou ». Ainsi 15% des décès maternels se produisent-ils chez des femmes de plus de 40 ans, alors qu’elles ne représentent que… 3,4% des grossesses.

En 2000, la mortalité maternelle s’est élevée à 6,3 pour 100 000 naissances parmi les 30-34 ans. Mais elle a atteint 33 pour 100 000 chez les plus de 40 ans et… 215 pour 100 000 après 45 ans. Près de 35 fois plus ! Le risque de fausses couches quant à lui, augmente de 30% chez les plus de 40 ans. « Mais le plus grand risque lié au désir d’enfant tardif est celui… de ne pas en avoir », souligne malgré tout Joëlle Belaïsch-Allart. « Pour 100 femmes qui cherchent à concevoir, nous devons nous attendre à 6% d’échecs autour de 30 ans mais… 36% après 40 ans. Nous devons donc impérativement avertir nos patientes de plus de 35 ans ».

  • Source : Impact Médecine, N°261

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