Gynécologie : l’examen pelvien, pas systématique

27 janvier 2023

Dans le contexte de plaintes récentes pour viol dans le cadre gynécologique, le CNGOF émet de nouvelles recommandations concernant le déroulement de la consultation. L’examen pelvien ne doit plus être réalisé à chaque consultation.

Le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) vient d’énoncer de nouvelles recommandations concernant le déroulé de la consultation gynécologique. Principale annonce : l’examen pelvien, c’est-à-dire l’observation des organes du bassin par un toucher vaginal ou la pose d’un spéculum, ne devra plus être réalisé de façon systématique.

Pourquoi ?

La raison avancée repose sur le fait que « certaines femmes redoutent, voire évitent la consultation gynécologique, à cause de cet examen », a expliqué le Pr Xavier Deffieux, gynécologue obstétricien à Antoine-Béclère (Clamart, AP-HP) au Quotidien du Médecin ce mercredi 25 janvier. Selon le praticien « il faut déterminer dans quelles situations il est utile, éviter les touchers inutiles et rassurer sur le bien-fondé de la prise en charge. »

Concrètement, ces examens « ne sont pas indispensables en vue d’une prescription d’une contraception hormonale et de son suivi ou lors d’un suivi de grossesse pour une femme asymptomatique, sans facteur de risque ». Cela étant, ils restent importants dans divers cas, comme pour la pose et le suivi d’un DIU, dans le dépistage du cancer du col ou en cas de suspicion d’endométriose.

Consentement primordial

Le Collège des gynécologues insiste sur l’importance de replacer ces recommandations dans le contexte. « C’est souvent un compromis entre l’objectif de bien faire, la sécurité des femmes et les moyens à disposition », estime Xavier Deffieux. Lequel n’oublie pas de rappeler l’importance du consentement de la patiente. Car « il ne faut pas oublier que c’est la femme qui accepte ou non la recommandation qu’on propose », ajoute le Pr Deffieux.

Le CNGOF conseille ainsi en particulier d’interroger les patientes sur l’existence de violences avant d’envisager un examen pelvien. Car dans ce cas, l’examen serait « moins bien vécu (anxiété, inconfort, douleurs, gêne, honte) ».

A noter : Outre-Atlantique, l’American College of Physicians et le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs recommandent depuis plusieurs années déjà « de ne pas effectuer un examen pelvien de dépistage des cancers non cervicaux, des maladies inflammatoires pelviennes ou d’autres affections gynécologiques chez les femmes asymptomatiques ».

  • Source : CNGOF – Le Quotidien du Médecin - Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs

  • Ecrit par : Dominique Salomon

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