Gynécologie : qu’est-ce que la Bartholinite ?
17 janvier 2022
Inflammation douloureuse localisée au niveau de l’orifice vaginale, la Bartholinite se diagnostique à l’œil nu. Quid des origines de cette atteinte et de se prise en charge ? Faisons le point.
La Bartholinite touche les glandes de Bartholin. « Situées de part et d’autre de l’orifice vaginale, elles produisent un mucus, la cyprine, qui participe à la lubrification du vagin sous l’effet de l’excitation », décrit Camille Tallet, sage-femme ostéopathe à Lyon dans l’ouvrage « Au bonheur des vulves – Le manuel antidouleur qui en a entre les jambes ».
La Bartholinite, caractérisée par une inflammation ou une infection de ces glandes, touche « environ 2% des femmes au cours de leur vie ». Cette infection aigue atteint le plus souvent « l’une des deux glandes ».
Quels sont les symptômes ? « Un gonflement douloureux de plusieurs centimètres de diamètre, chaud et tendu. » La douleur est « lancinante, surtout s’il y a un abcès, avec, parfois un écoulement de pus. » Autres signes caractéristiques : « des accès de fièvre, des douleurs pendant les relations sexuelles (dyspareunie), une irritation et une gêne. »
Germes, IST
Les origines possibles de la Bartholinite sont multiples :
– « L’ascension de germes d’origine vaginale et sexuellement transmissibles (comme la chlamydia ou le mycoplasme) ou intestinale (entérobactéries, entérocoques Escherichia coli, anaérobies). » Ces germes « remontent dans le petit canal qui permet à la glande d’excréter la cyprine dans le vagin » ;
– Le canal qui excrète la cyprine « peut se boucher. Le mucus s’accumule alors et forme un kyste ». Ce dernier « peut être anodin et ne nécessite pas de traitement, sauf s’il s’infecte » ;
Examen visuel et prélèvement
Comment le diagnostic est-il posé ? « Il est surtout visuel », souligne Camille Tallet. « Lors de l’examen de la vulve, on observe une masse douloureuse, plus rouge et souvent chaude, qui a tendance à refouler la lèvre vers l’extérieur. »
Si un écoulement survient, un prélèvement bactériologique est effectué pour « identifier le germe responsable, le plus souvent d’origine digestive. » En cas « d’infection sexuellement transmissible (IST), le traitement par antibiotique sera prescrit à la patiente et à son partenaire ».
Parfois des ganglions inflammatoires sont ressentis à la palpation, « au niveau de l’aine. L’examen permet de déterminer s’il s’agit d’un kyste simple de la glande, d’un kyste inflammatoire des lèvres internes ou externes, ou pileux ». Ou encore « d’un abcès de la cloison entre l’anus et la vagin ». Enfin, une biopsie vient « éliminer le risque de cancer de la vulve ».
Antibiotiques, ablation et incision
Dans la mesure du possible, « avant l’apparition d’un abcès, le traitement associe des antibiotiques à large spectre avec des antalgiques pour calmer la douleur ». Autre solution : « des bains de siège* peuvent également être pratiqués 2 à 3 fois par jour pour désenflammer la zone et drainer les sécrétions. »
Si la situation ne s’améliore pas après quelques jours de traitement, « et qu’un abcès s’est formé, le traitement est chirurgical. Réalisée sous anesthésie locale ou générale, l’intervention rapide consiste à inciser la glande et à drainer le pus dans l’abcès ».
A noter : dans 10 à 15% des cas, la Bartholinite va récidiver. Quand la pathologie devient chronique, les soignants procèdent à la « marsupialisation » : le fait de « maintenir ouvert l’orifice de la glande pour empêcher une nouvelle obstruction, ou à l’ablation de la glande de Bartholin, réalisée après traitement antibiotique, quand la glande n’est plus infectée ».
*technique consistant à s’assoir dans une bassine d’eau froide ou tempérée pendant une dizaine de minutes
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Source : « Au bonheur des vulves – Le manuel antidouleur qui en a entre les jambes », Elise Thiébaut et Camille Tallet – Edition Leduc – Octobre 2021 – 186 pages – 17 euros
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Ecrit par : Laura Bourgault - Édité par : Emmanuel Ducreuzet