H5N1 : le code de la terreur…

30 janvier 2004

Grippe aviaire, grippe « du poulet » ou encore « peste des oiseaux » : trois appellations pour une même maladie qui fait trembler la planète. Car même si aujourd’hui le virus ne se transmet pas d’homme à homme ni via l’alimentation, il sème la terreur…

Au 30 janvier 2004, dix cas mortels ont été enregistrés : huit au Vietnam et deux en Thaïlande. Mais ce n’est que la partie visible de l’iceberg. Le virus aviaire H5N1 – le plus inquiétant des 15 sous-type de virus grippal – a officiellement frappé 7 pays asiatiques : la Corée du Sud, le Japon, le Vietnam, la Thaïlande, l’Indonésie, le Cambodge et la Chine. Le Pakistan, le Laos et Taïwan sont également touchés, mais par des souches moins virulentes, qui appartiennent aux sérotypes H5N2, H7 et H9.

Volailles, viandes et oiseaux de compagnie au ban de l’Europe

A l’autre bout du monde, la France et plus largement l’Union européenne par l’intermédiaire de la Commission, ont d’ores et déjà pris des mesures. Celles-ci portent notamment sur l’interdiction d’importer, depuis les pays de la zone atteinte, des volailles vivantes et leurs viandes. Et sur le renforcement des conditions sanitaires liées à l’importation des oiseaux de volières.

Par ailleurs si vous vous rendez en Asie, les autorités françaises recommandent d’éviter tout rapprochement avec les volailles. Car la transmission à l’homme s’effectue lors de contacts « fréquents et intensifs » par l’intermédiaire notamment des sécrétions d’animaux infectés. Qu’il s’agisse de salive, de fientes ou de sécrétions nasales. Une dernière précision: la consommation de viande de poulet ne représente pas de danger pour la santé publique. Et pour cause, les virus aviaires ne résistent pas à une température de 60°C.

La crainte persistante d’un virus mutant…

Les spécialistes de la question le reconnaissent : ne serait-ce qu’en raison du nombre élevé de pays touchés, la situation actuelle est sans précédent. Les scientifiques sont longtemps restés persuadés que les virus aviaires ne franchissaient pas la « barrière des espèces ».

Le premier cas documenté d’infection humaine est survenu en 1997. Cette année-là, l’épidémie avait fait vaciller Hong Kong : 18 personnes avaient été touchées par le virus H5N1. Six en étaient mortes. En 2003, aux Pays-Bas, deux cas de transmission humaine avaient également été observés. Il s’agissait d’un autre sous-type de virus aviaire : le H7N7. Des mesures sanitaires drastiques étendues à toute l’Europe avaient permis de circonscrire le foyer.

Pour l’OMS, « l’abattage massif et rapide des volailles infectées constitue la première ligne de défense pour protéger la santé publique internationale ». A ce jour, en Asie, plus de 11 millions de poulets auraient ainsi été sacrifiés pour enrayer la progression de la maladie. L’OMS s’inquiète toutefois « du danger lié à l’abattage dans de mauvaises conditions sanitaires ».

Car non seulement cette situation accroît les risques de propagation de l’infection, mais elle augmenterait également le risque de donner naissance à une version mutante du virus. Dans le cas où, par exemple le H5N1 se combinerait avec le virus de la grippe humaine porté par une personne chargée de l’abattage et qui ne serait pas protégée par des équipements et des vêtements appropriés…

Ce scénario est redouté par l’OMS. Car aucun vaccin ne serait disponible pour contrer le nouveau virus. Et la voie vers une pandémie serait alors largement ouverte… Pour suivre l’évolution du front de la grippe aviaire, rendez-vous sur le site de l’OMS à l’adresse : http://www.who.int/fr/index.html. Ou encore sur le site de la Commission européenne : http://www.eurosurveillance.org/ew/2004/040129.asp.

  • Source : OMS, Commission européenne, 30 janvier 2004 - Crédit photo: FAO/17323/ N. Rubery

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