Handicap : encore une exception française ?

13 mai 2003

«Paralysé, on est prisonnier de son corps.» «Des choses anodines qu’on fait tous les jours sans même s’en rendre compte, on ne pourra plus jamais les faire… c’est ça le handicap.» Ces témoignages sont ceux de victimes d’attaques cérébrales.

Et ils situent bien le problème. Car la première cause de handicap moteur en France, on a tendance à l’oublier, est l’accident vasculaire cérébral (AVC).

Le 4 février dernier, l’Europe a lancé l’année des handicapés. Au même moment la France -sans doute pour marquer l’événement de manière originale – adoptait un projet de décret révisant à la baisse l’allocation personnalisée autonomie (APA) ! Un décret qui fait 5 millions de victimes : les handicapés de notre pays. Parmi ces derniers, beaucoup de survivants d’AVC. Il s’en produit 150 000 chaque année, et 20% à 25% des malades meurent dans le mois qui suit. Et près de la moitié des survivants restent dépendants dans la vie de tous les jours et un quart ne reprendront pas leur activité professionnelle.

« L’AVC, un mot qui résonne au quotidien dans ma tête », nous confie Georges R. « Si je me prépare tout seul, il me faut une heure. Si ma femme m’aide, c’est un quart d’heure… mettre mes chaussettes ou mon polo, c’est difficile. Il me faut du temps. » Des conséquences dramatiques, et terriblement injustes dans la mesure où il est désormais possible de réduire de 25% la fréquence de ces accidents, par un traitement approprié de l’hypertension artérielle.

Cela étant quand le mal est fait… Le seul moyen de réduire le risque de handicap est d’assurer la prise en charge d’urgence de tout AVC. Quel que soit l’âge le traitement médicamenteux et la rééducation, dont l’impact sur l’évolution est décisif, doivent intervenir très vite. Mais le meilleur traitement de l’AVC c’est encore de le prévenir…car l’accident vasculaire cérébral est un drame évitable.

  • Source : Sentiweb Hebdo, n° 2003-18

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