Hantavirus : quand les rongeurs contaminent l’Homme
24 octobre 2017
Bernd Wolter/shutterstock.com
Connaissez-vous les hantavirus ? Il s’agit en fait de virus potentiellement présents dans l’urine, la salive ou les excréments de rongeurs sauvages. Certains sont transmissibles à l’Homme. C’est pourquoi, depuis une trentaine d’années, ces infections sont surveillées de près. Le dernier numéro du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) fait le point sur la situation en France.
En Europe, il existe 4 espèces d’hantavirus, toutes responsables d’une fièvre hémorragique à syndrome rénal (FHSR). Cette élévation de la température corporelle est le plus souvent sans gravité. Mais dans certains cas, elle peut entraîner des complications graves avec atteinte des reins. Les signes principaux sont un syndrome grippal (fièvre parfois avec frissons, maux de tête), accompagné de douleurs (musculaires, abdominales, dorsales…) et d’éventuels troubles de la vue. Des signes hémorragiques discrets sont possibles (saignements des gencives, ecchymoses spontanées).
L’homme se contamine essentiellement par voie respiratoire à l’occasion de travaux ou de promenades en forêt, en inhalant le virus présent dans les excrétas de rongeurs infectés. C’est pourquoi les personnes les plus concernées sont celles qui vivent à proximité d’une forêt, celles qui y travaillent, ou encore sont au contact des rongeurs. (Notons qu’il n’existe pas de transmission d’homme à homme).
Sans pour autant l’expliquer, les auteurs du BEH rappellent qu’en France, les formes humaines d’infections par hantavirus se retrouvent exclusivement dans le nord-est. « Une centaine de cas par an, avec des pics à la fin du printemps ou à l’automne », est répertoriée.
De nouveaux hantavirus détectés
Le virus Puumala est traditionnellement retrouvé dans l’Hexagone. Mais pour la première fois, les souches Seoul et Tula (présentes à l’échelle mondiale mais peu sur le continent européen) ont été relevées. « Il s’agit des premiers cas d’infection confirmés virologiquement en Europe », notent les rédacteurs du BEH. L’étude a permis de souligner le rôle des rats bruns domestiques, (ou plutôt), la méconnaissance des propriétaires sur les risques zoonotiques associée à un manque de suivi sanitaire… ».
Comment prévenir ?
Il n’existe ni traitement spécifique ni vaccin contre ce virus. Les conseils (repos…) et les molécules (paracétamol…) aident simplement à atténuer les symptômes. La prévention de l’infection consiste à éviter les rongeurs et à leurs déjections. Concrètement :
- Portez des gants de caoutchouc si vous devez manipuler des rongeurs ;
- Evitez d’entrer dans des locaux fermés en forêt ou en bordure de forêt ;
- Avant de nettoyer des locaux ayant été longtemps fermés et susceptibles d’avoir abrité des rongeurs, aérez et aspergez de désinfectant ;
- Utilisez un aspirateur plutôt qu’un balai ;
- Placez la nourriture dans des endroits inaccessibles aux rongeurs ;
- Eliminez les abris utilisables par les rongeurs.