Harcèlement à l’école : comment (ré)agir ?
26 août 2022
Un élève sur 10 serait victime de harcèlement scolaire chaque année. En cette rentrée 2022, voici quelques conseils sur les signes à repérer et les démarches à effectuer, si votre enfant est concerné.
En mars dernier, le harcèlement scolaire est entré dans la loi. Il est désormais considéré comme un délit pénal, qui peut être puni jusqu’à 10 ans de prison et 150 000 euros d’amende en cas de suicide ou de tentative de suicide de la personne harcelée (et lorsque l’auteur est majeur)*. Une mesure demandée depuis longtemps par les associations qui œuvrent à la sensibilisation contre le harcèlement dans le cadre scolaire, qui concernerait 700 000 élèves chaque année.
Car les gestes désespérés ne sont pas rares. Après six ans de calvaire à l’école et au collège, Jonathan Destin, décédé il y a quelques jours à l’âge de 27 ans, tentait de se suicider en s’immolant par le feu. Pour éviter à votre enfant d’en arriver à de telles extrémités, il est donc important de connaître les signes qui doivent vous alerter.
Les signes
« Si votre enfant subit de façon répétée des violences verbales et/ou morales (surnoms méchants, insultes, moqueries, brimades, rejets du groupe…), des violences physiques (bousculades, coups), des vols, il est victime de harcèlement », indique le ministère de l’Education nationale sur un site dédié. Lorsque ces faits se déroulent en ligne, on parle de cyberharcèlement.
Si votre enfant ne s’ouvre pas directement à vous, voici quelques éléments qui doivent vous interpeller, recensés par l’Unicef :
– Il présente des marques physiques (bleus, griffures inexpliquées…) ;
– Il perd ou abîme ses vêtements, ses appareils électroniques ou ses objets personnels ;
– Il est anxieux, nerveux ou très vigilant ;
– Il a peur d’aller à l’école ou de participer à des activités scolaires ;
– Il a peu d’amis, à l’école ou en dehors, ou perd des amis brutalement et évite les réunions entre amis ;
– Il dort mal, fait des cauchemars, se plaint de maux de tête, de ventre ou d’autres troubles physiques ;
– Ses résultats scolaires sont en baisse.
Vous pouvez alors lui demander directement si quelque chose ne va pas à l’école, ou si quelqu’un l’embête. Faites-lui comprendre que quoi qu’il dise, il n’a rien à craindre et qu’aucune démarche ne sera entreprise sans son accord. « Ne tentez pas de gérer vous-même le problème, ni de contacter l’auteur des faits : cela pourrait aggraver la situation », conseille le ministère de l’Education nationale
Les démarches
Commencez par identifier le plus précisément possible la nature des problèmes vécus par votre enfant : personnes présentes, description des faits, répétition, date, heure… Puis prenez rendez-vous avec la direction de l’établissement afin d’exposer la situation. Si le harcèlement est avéré, « l’établissement scolaire mettra en œuvre, avec vous, les solutions adaptées pour que votre enfant ne subisse plus cette violence ».
Vous pouvez également appeler le 3020, une plateforme téléphonique gratuite qui propose écoute et conseil, et peut vous orienter vers les référents harcèlement de l’Éducation nationale de votre académie (si le harcèlement a lieu en ligne, contactez le 3018).
Enfin, sachez que la victime mineure ne peut pas porter plainte seule. Elle peut cependant signaler les faits par le biais d’une main courante, et devra être représentée par un adulte si elle veut être impliquée dans le reste de la procédure. « En revanche, la victime émancipée ou majeure peut porter plainte contre le(s) auteur(s) du harcèlement, quel que soi(en)t leur âge ». Dans tous les cas, la victime a jusqu’à 6 ans après les faits pour déposer plainte.
*La peine s’élève à 5 ans d’emprisonnement et 7 500 euros d’amende maximum si l’auteur est mineur
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Source : Legifrance, ministère de l’Education nationale, ministère de l’Intérieur, Unicef - Août 2022
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Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Vincent Roche