Harcèlement à l’école : comment réagir ?
22 mai 2015
Être considéré comme « différent » peut suffire pour devenir la cible d’un groupe d’élèves. ©Phovoir
En France, le harcèlement scolaire toucherait 10% des élèves, notamment en fin de primaire et en début de collège. Il n’y a pas de profil de victime type, tous les enfants peuvent être concernés. D’où l’importance de savoir en reconnaître les signes et la bonne façon d’aborder le problème.
« Ce n’est pas parce qu’un enfant s’est fait bousculer sur la cour par un camarade et s’est cassé le poignet qu’il est forcément victime de harcèlement »,rappelle Eric Debarbieux, délégué ministériel chargé de la prévention et de la lutte contre les violences en milieu scolaire. « Pour parler de harcèlement, il faut qu’il y ait répétition du phénomène violent, qu’il soit physique, verbal et/ou psychologique. » Pas question donc de dramatiser un conflit entre élèves. Pour autant il ne faut pas minimiser une situation où un enfant se retrouve isolé, incapable de se défendre, face à un groupe qui le prend pour bouc émissaire. Plus le phénomène va s’installer, plus il va favoriser le développement d’un sentiment de honte mêlé de perte d’estime de soi et de culpabilité. Les conséquences peuvent alors aller de l’absentéisme scolaire à la dépression en passant par des troubles alimentaires, des comportements d’automutilation…
Rares sont les victimes qui osent parler de leur mal-être. Mais certains signes peuvent être révélateurs : troubles du sommeil, maux de ventre ou de tête les jours d’école, chute des notes, accès de colère… Il ne faut alors pas hésiter à demander à son enfant : est-ce que quelque chose ne va pas à l’école ? Quelqu’un t’embête ? « Il est essentiel de lui faire comprendre que quoi qu’il dise, il n’a rien à craindre. Et lui garantir que si des démarches sont entreprises, ce sera toujours avec son accord. Il doit pouvoir de nouveau se sentir acteur, sujet, et plus seulement objet de brimades », insiste Eric Debarbieux.
Qui contacter ?
Adressez-vous en priorité à l’établissement scolaire. Si vous n’osez pas ou que cette démarche reste sans suite, composez le numéro Stop Harcèlement au 0 808 807 010. Vous pourrez échanger avec des spécialistes qui vous écouteront, vous donneront des conseils et vous mettront en relation avec le « référent harcèlement » de votre Académie en cas de besoin. Vous pouvez également contacter un médiateur de l’Education Nationale.
Pour plus d’informations, allez sur www.agircontreleharcelementalecole.gouv.fr.
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Source : Interview d’Eric Debarbieux, délégué ministériel chargé de la prévention et de la lutte contre les violences en milieu scolaire, le 6 mai 2015
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Ecrit par : Aurélia Dubuc – Edité par : Dominique Salomon