Harcèlement : quand son enfant est le harceleur…

12 février 2025

Insultes, menaces, bousculades, coups, injures à répétition… du CE2 au lycée, plus d’un élève par classe serait concerné par le fléau du harcèlement, potentiellement destructeur pour les victimes. Avec une question : que faire si votre enfant est celui qui harcèle les autres ?

« Il est souvent difficile de reconnaître que son enfant peut être auteur de violences », rapporte le ministère de l’Education nationale sur son site internet. « Mais ce n’est pas parce qu’il harcèle que sa personnalité se limite à cela ». L’enjeu reste donc de comprendre pourquoi il agit de la sorte, dans le but ed faire cesser cette violence. « Pour l’enfant victime, mais aussi pour lui-même ».

Une souffrance sous-jacente

Car l’enfant harceleur doit, lui aussi, être aidé. Dans ce contexte, la consultation d’une psychologue semble un point de passage obligé. Tout d’abord, « il peut ne pas avoir conscience de ce qu’il fait et encore moins des conséquences que cela entraine chez la victime », explique la psychologue Valérie P. La consultation en terrain neutre pourra ainsi l’aider à comprendre… Dans tous les cas, son comportement révèle une forme de souffrance qu’il doit verbaliser, un rapport à la violence à laquelle il a peut-être été confronté ou victime. Au point de chercher à compenser un sentiment d’infériorité par cette violence envers l’autre qu’il chercher ainsi à rabaisser.

Sanction et écoute

S’il doit être sanctionné – ne serait-ce que dans le cadre scolaire – l’enfant harceleur doit aussi être écouté. Il s’agit « de comprendre les causes qui ont amené cet enfant à devenir harceleur », synthétise la psychothérapeute Catherine Chopin. Sans compter que les professionnels seront à même de pointer un éventuel trouble mental ou de la personnalité, susceptible aussi d’expliquer ses actes.

Un manque d’empathie

Toutefois, demander frontalement à cet enfant pourquoi il commet ces actes s’avère le plus souvent contre-productif. Vos questions risquent de le mettre en position d’accusé, au point qu’il se sente « diabolisé », comme le souligne l’Education nationale. Laquelle préconise une approche pour aborder le sujet, à savoir lui demander si, autour de lui, l’un de ses camarades est victime de harcèlement et s’il lui en a déjà parlé… Avec l’idée de l’amener à parler de son propre ressenti face au harcèlement.

Ne pas gérer seul

La stratégie apparait loin d’être garantie à 100 %. Le responsable de harcèlement peut en effet se caractériser par son absence d’empathie et donc son incapacité à se mettre à la place de l’autre. Un dernier point : l’Education nationale déconseille aux parents « de gérer seuls la situation ». Et de conclure : « Ne tentez pas (non plus) de contacter la victime : cela pourrait aggraver les choses ».

  • Source : Education nationale, Interview de Valérie P., 10 février 2025 - https://www.psychologue.net - https://www.catherinechopin.com.

  • Ecrit par : David Picot - Edité par Emmanuel Ducreuzet

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