Hépatite B : encore trop méconnue
08 février 2022
Le virus de l’hépatite B provoque des infections hépatiques chroniques et entraîne à terme, des cirrhoses et des cancers du foie. Alors qu’un vaccin existe, les connaissances concernant le VHB restent insuffisantes dans la population. C’est que montre une enquête auprès de porteurs chroniques du virus.
Transmis par la mère à l’enfant lors de la naissance et de l’accouchement, ou par contact avec du sang ou d’autres liquides biologiques, y compris des relations sexuelles avec un partenaire infecté, le virus de l’hépatite B reste souvent asymptomatique pendant des années. Et il est alors susceptible d’entraîner l’apparition d’une forme chronique, d’une cirrhose ou d’un cancer du foie.
« Il existe néanmoins un vaccin sûr et efficace, procurant une protection de 98 à 100% contre la maladie », rappelle l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Malgré cela, en France, l’hépatite B chronique concerne plus de 130 000 personnes. Etaient-elles informées des risques d’une exposition à ce virus avant de l’attraper ? Quelle perception ont-elles de leur maladie ? Leur qualité de vie se trouve-t-elle affectée ? Voici une série des questions posées par les initiateurs des Premiers États généraux de l’hépatite B (EGHB) lors de leur première enquête collective en 2019 sur le sujet.
Manque d’information et impact sur la vie des patients
Menée du 30 septembre 2019 au 15 juillet 2020 auprès de 205 porteurs chroniques du virus de l’hépatite B, cette enquête se basait sur un questionnaire soumis en France métropolitaine et dans les départements et régions d’outre-mer par écrit, par téléphone ou par Internet.
Deux constats s’imposent : il faudrait davantage d’information et l’impact de la maladie est notable. Ainsi, « avant le dépistage positif, 81% des répondants ne se sentaient pas concernés par la maladie, et 53% disent qu’ils ne connaissaient pas l’hépatite B », peut-on lire dans le dernière bulletin épidémiologique hebdomadaire qui en fait le rapport. « L’enquête fait également ressortir un impact psychologique, social et professionnel de l’hépatite B : près de 60% des répondants déclarent vivre difficilement l’incertitude sur l’évolution de la maladie, 50% disent qu’elle a un impact sur leur moral, 30% sur leur vie de famille, 29% sur leur vie sexuelle et 30% sur leur vie professionnelle », ajoutent les rédacteurs du BEH.
C’est pourquoi, « l’impact de l’hépatite B sur la vie quotidienne doit être pris en compte et inciter à renforcer l’information et le suivi des patients et de leur entourage », concluent-ils. La prévention quant à elle doit être renforcée et inclure l’information sur l’existence du vaccin.