Hépatite C, un cheval de retour !
02 juillet 2001
Le ministre délégué à la Santé lance une nouvelle campagne en faveur du dépistage de l’hépatite C.
Cette maladie frapperait 600 000 Français, dont un tiers l’ignore. La campagne qui doit débuter le 15 juin dans la presse, se poursuivra durant l’automne sous forme d’annonces à la radio.
Les arguments développés laissent une certaine place à la nouveauté. En effet, les messages mettront l’accent sur les risques liés à certains actes non médicaux qui provoquent des effractions cutanées. Les tatouages et les piercings notamment.
Le virus de l’hépatite C (VHC) n’a été identifié qu’en 1988. Première voie de contamination, l’utilisation de drogues par voie intraveineuse. Les autres sources de contage – examens médicaux invasifs comme les fibroscopies, transfusions sanguines – sont en effet sous contrôle depuis quelques années. Inapparente dans 75% des cas, la maladie évolue une fois sur deux sous une forme chronique qui, à terme de 10 ou 15 ans, peut aboutir à une cirrhose ou un cancer du foie. Enfin le traitement reste lourd.
Le vrai problème de l’hépatite est cependant que l’infection ne semble pas reculer, faute d’une réelle prise de conscience. La première campagne gouvernementale en faveur du dépistage s’est soldée par un échec, les médecins ne se prêtant pas à la prescription des tests diagnostiques.
Sans cette étape indispensable, les autres mesures n’auront qu’un effet limité : la vente libre des seringues, l’information sur les dangers de certaines pratiques artistiques ne permettront pas de mesurer l’évolution d’un risque dont l’importance initiale est inconnue… Conclusion : la vraie cible de la campagne lancée par Bernard Kouchner est constituée par… les médecins prescripteurs du test de dépistage du VHC.