Hépatite C : vers une éradication en 2025 ?
12 avril 2018
Rost9/shutterstock.com
Ce 12 avril, SOS hépatites lance sa campagne « Déminer la France » du virus de l’hépatite C. Et le gouvernement mise sur l’éradication de cette maladie du sol français d’ici à 2025. De l’espoir donc, alors qu’un nouveau traitement vient de faire ses preuves.
Faire de la France un « laboratoire mondial » d’éradication de l’hépatite C. C’est en ces termes audacieux que l’association SOS hépatites annonce le lancement de sa campagne « Déminer la France ». Une action déployée suite à une annonce du gouvernement faite le 26 mars dernier : éliminer, d’ici à 2025, cette maladie qui affecte 130 000 patients en France selon la Haute Autorité de Santé.
« Pour ceux que le virus menace silencieusement d’une cirrhose ou d’un cancer du foie, 2025, c’est loin ! », estime SOS hépatites. « C’est dès 2018 qu’il faut engager la dernière bataille contre le VHC. »
L’accès aux traitements antirétroviraux a connu de nets progrès*. Des thérapeutiques efficaces dans 95% des cas qui ont permis à « 18 000 personnes d’accéder à la guérison l’an dernier ».
75 000 patients à diagnostiquer
Mais selon les estimations, « 75 000 restent à dépister. » Le défi donc ? « Trouver ces 75 000 porteurs cachés. » Pour y parvenir, le gouvernement a proposé d’accentuer les actions dites « d’aller vers ». Celles qui consistent à « aller au-devant des populations les plus éloignées du système de santé ».
En parallèle, SOS hépatites met l’accent sur l’accès au dépistage. Il s’agit de ne pas le réserver « aux seuls publics exposés ». Mais de créer des traits d’union entre tous les citoyens et les centres de dépistage (centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic des infections par les virus de l’immunodéficience humaine, des hépatites virales et des infections sexuellement transmissibles, CeGIDD).
Un nouveau traitement efficace à 97%
Autre bonne nouvelle sur le front de l’éradication de cette infection chronique : l’efficacité d’un nouveau traitement, tout juste révélée lors du Congrès international du foie. Celle de l’association sofosbuvir/ravidasvir. Un cocktail testé en Malaisie auprès de 301 adultes porteurs du VHC. La prescription a duré « 12 semaines pour les patients sans cirrhose du foie, et pendant 24 semaines pour les malades souffrant d’une cirrhose compensée », détaille le Dr Noor Hisham Abdullah, directeur général de la Santé au Ministère de la Santé de Malaisie.
Résultats, « les taux de guérison étaient très élevés même pour les cas les plus difficiles à traiter ». Ils étaient de « 96% pour les patients présentant une cirrhose du foie et pour ceux atteints d’une hépatite C chronique de génotype 3, de 97% pour ceux vivant avec le VIH et recevant leur traitement habituel ». Point important, « les patients associant plusieurs de ces facteurs de risque étaient aussi guéris, et aucun problème de sécurité non prévu n’a été détecté ».
En plus de sa haute efficacité, cette association s’avère peu onéreuse comparée aux traitements classiques : 300 dollars US (243 euros) pour 12 semaines de prescription, soit une baisse de 100% par rapport au prix des traitements dispensés en Malaisie.
*depuis 2017, grâce à l’accès universel, tous les patients diagnostiqués pour une hépatite C ont pu bénéficier des traitements antirétroviraux, quelle que soit le degré de sévérité de leur maladie
**étude de phase II/III STORM-C-1
-
Source : SOS hépatites, le 12 avril 2018. Drugs for Neglected Diseases initiative, le 12 avril 2018
-
Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet