Hépatite E : l’Anses alerte sur cette menace silencieuse

05 février 2025

L’hépatite virale E est une maladie infectieuse due à un virus (VHE) dont les réservoirs sont l’homme et certaines espèces animales. Fréquente dans les pays à faible niveau d’hygiène, elle peut aussi se manifester dans les pays industrialisés. Comment se transmet la maladie ? Quels sont les signes ? Comment la prévenir ?

Chez l’homme, l’hépatite virale E se traduit habituellement par une inflammation du foie bénigne. Mais cette maladie infectieuse, due à un virus, peut aussi être à l’origine de formes graves, notamment chez les femmes enceintes, les personnes immunodéprimées ainsi que celles atteintes d’hépatopathie chronique. En France, depuis 2022, environ 3 000 cas symptomatiques ont été recensés, selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire, qui a récemment publié un point sur les données épidémiologiques de la maladie.

Le virus se transmet principalement par voie alimentaire :

  • dans les pays en voie de développement, par la consommation d’eau contaminée par des matières fécales humaines, d’aliments contaminés par une eau souillée ;
  • dans les pays industrialisés, par l’ingestion de produits contaminés issus d’un animal porteur du virus : viande et abats de sanglier, de porc et de cerf consommés crus ou insuffisamment cuits. En France, ce sont essentiellement les produits à base de foie de porc cru, frais ou mi-sec, qui sont mis en cause (saucisses sèches et fraîches de foie, foie salé séché, figatelli, etc.).

Par leur contact avec des animaux vivants ou leurs carcasses, certains professionnels sont plus exposés : c’est le cas des vétérinaires, éleveurs de porcs, forestiers, chasseurs, personnes travaillant dans les abattoirs.

Quels sont les symptômes de l’hépatite E ?

Après une durée d’incubation de 20 à 75 jours, l’hépatite E, dont l’organe cible est le foie, se présente sous :

  • des formes asymptomatiques dans plus de 70% des cas ;
  • des formes symptomatiques, ressemblant à celles de l’hépatite A : nausées, vomissements, douleurs abdominales, souvent suivi d’une jaunisse.

On distingue la forme aiguë et la forme chronique dont la persistance virale induit une atteinte inflammatoire chronique du foie. Dans environ 15 % des cas, on observe des manifestations extra-hépatiques avec notamment des atteintes neurologiques et rénales.

Peut-on la prévenir ?

Dans la mesure où il n’existe aucun vaccin et que les antibiotiques ne constituent pas un traitement adapté (s’agissant d’une maladie virale), la prévention est donc de rigueur. L’Anses recommande de :

  • se laver soigneusement les mains, avant la préparation et après manipulation de foie de porc cru ;
  • se laver soigneusement les mains à la sortie des toilettes, et après des soins aux personnes atteintes d’hépatite E. Les personnes qui présentent ou ont récemment présenté une hépatite doivent éviter de manipuler des aliments ;
  • entretenir les surfaces et les ustensiles immédiatement après chaque manipulation de foie de porc cru, de contact avec les animaux vivants, les carcasses ou les produits animaux ;
  • cuire suffisamment les aliments contenant du foie de porc cru (figatelli, saucisses de foie de porc crues, fraîches ou sèches, quenelles de foie).
  • Source : Anses

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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