Hôpital sans tabac, cest tout bénéf
30 mai 2003
LHôpital Queen Victoria de Belfast, a construit sept pièces réservées aux fumeurs. Coût de lopération : 700 000 euros ! Pour le British Medical Journal ces ressources auraient pu être investies plus utilement. Dans laide au sevrage par exemple
Dans un éditorial Martin Mc Kee et Anna Gilmore, de la London School of Hygiene and Tropical Medicine de Londres, affirment que cette initiative sinscrit à lencontre des politiques antitabac menées dans les hôpitaux. En France par exemple, les établissements de santé sont déclarés zone non-fumeurs par la loi. Aux Etats-Unis, la prohibition du tabagisme est entrée dans les moeurs.
Mais comme laffirment les deux auteurs, « certains pensent que linterdiction complète du tabac dans un établissement de santé ne peut fonctionner du fait de lopposition des équipes soignantes et des patients. » Elle peut être perçue comme une entrave à la liberté, pour certains malades en fin de vie par exemple. « Pourtant différentes études confirment que si elle est conçue et mise en application convenablement comme dans les hôpitaux du National health Service, linterdiction peut tout à fait être acceptée ».
Les deux auteurs font aussi référence à une autre étude sur les bénéfices considérables de la substitution nicotinique au cours dune hospitalisation. « Près de 90% des patients hospitalisés qui sarrêtent de fumer grâce à des traitements de substitution proposés par lhôpital six à huit semaines avant une opération présentaient moins de risque dinfections postopératoires ou dêtre réopérés par rapport à ceux qui continuaient de fumer. » Sans oublier les risques liés au tabagisme passif ou
aux incendies, comme des exemples récents en France lont montré.
Bref, le réseau Hôpital sans tabac créé en France en 1996 semble avoir une vraie raison dêtre. A condition bien sûr que linterdiction soit réellement respectée, ce qui nest pas si sûr