Huiles essentielles : quand sont-elles toxiques ?
17 octobre 2022
Très en vogue pour purifier l’air ambiant, parfumer le linge et aussi soulager de nombreux maux, les huiles essentielles sont utilisées dans les cosmétiques comme dans les diffuseurs d’ambiance ou encore dans les produits de ménage. Bien qu’elles soient d’origine naturelle, cela ne signifie pas que ces substances sont dénuées de risques toxiques.
Les huiles essentielles sont « des substances odorantes volatiles produites par certaines plantes et pouvant être extraites sous forme de liquide obtenu par distillation de plantes aromatiques à la vapeur d’eau (feuilles, fleurs, écorces, graines, tiges, etc.) », décrit le ministère de l’Economie. Ces composés complexes ont une odeur et des propriétés spécifiques en fonction la plante dont ils sont issus.
Il existe plus de 500 huiles essentielles ayant chacune ses propriétés et ses usages. Par exemple, l’huile de lavande est indiquée pour lutter contre le stress, celle d’eucalyptus contre le rhume ou de camomille en cas d’eczéma. D’autres sont destinées à désinfecter ou désodoriser. Elles se présentent sous forme de diffuseur, dans des flacons pour être utilisées par inhalation ou encore à appliquer sur la peau.
En vente libre, on les trouve en pharmacie, en grande surface, dans les magasins spécialisés et sur Internet. Cela ne signifie pas qu’elles sont pour autant sans danger. « L’origine naturelle et végétale des huiles essentielles les font souvent considérer, à tort, comme inoffensives », souligne le centre antipoison belge. Or « les huiles essentielles sont des préparations très concentrées et peuvent provoquer des symptômes d’intoxication en cas de surdosage ».
Quelles précautions ?
« Chacune de ces substances possède (…) des risques toxiques spécifiques, ce qui rend complexe un classement des huiles les plus dangereuses. Il n’existe donc que peu de règles générales », indique le centre antipoison belge. Cela étant, quelques connaissances de base et des mesures de précaution peuvent éviter nombre d’accidents. En effet, « l’ingestion de certaines huiles essentielles peut provoquer des troubles de la conscience ou des convulsions, des problèmes respiratoires, et, plus rarement, une atteinte du foie ou des reins ». C’est tout particulièrement le cas des « huiles essentielle de sauge, d’hysope, de thuya, d’eucalyptus et de camphre (qui) sont particulièrement dangereuses en surdosage chez l’enfant car elles peuvent provoquer des convulsions ».
Ainsi, ne placez pas de diffuseur d’huiles essentielles à portée des enfants et conservez les flacons hors de leurs petites mains. D’autres personnes peuvent être particulièrement à risque : « en cas d’asthme, d’épilepsie, d’allergie ou encore chez la femme enceinte ou allaitante, il est préférable de demander l’avis d’un médecin avant d’utiliser une huile essentielle », poursuit le centre antipoison.
Il est également recommandé d’éviter d’appliquer des huiles essentielles pures sur les muqueuses, le nez, les yeux, le conduit auditif, etc. En cas de contact oculaire, des troubles de la vision et des atteintes de la cornée sont possibles, bien que réversibles.
Il est aussi conseillé de se laver consciencieusement les mains après un massage ou une application cutanée. On évitera ainsi de se mettre de l’huile essentielle dans les yeux par accident ou encore d’exposer une autre personne, un enfant en particulier, par contact ultérieur. Le contact cutané avec une huile pure peut provoquer des irritations de la peau.
Enfin, « conservez les huiles essentielles à l’abri de l’air et de la lumière : certains produits de dégradation peuvent entraîner des réactions allergiques. C’est le cas par exemple de l’huile essentielle de mélaleuca (arbre à thé) », conclut le centre antipoison.
A noter : Bien qu’on l’appelle huile, cette substance ne contient aucun corps gras.