Hypertension artérielle : 1 patient sur 2 ne suit pas de traitement

26 août 2021

Une étude internationale publiée dans la revue The Lancet montre qu’au cours des 30 dernières années, le nombre de cas d’hypertension dans le monde a doublé. Mais seul 1 patient sur 2 suit un traitement !

Entre 1990 et 2019, le nombre de cas d’hypertension est passé de 331 millions à 626 millions chez les femmes et de 317 millions à 652 millions chez les hommes. Et la majeure partie de cette augmentation se produit dans les pays à revenu faible et intermédiaire.

Ces chiffres sont extraits d’un travail international publié dans The Lancet. Ils résultent d’une analyse de la pression artérielle de plus de 100 millions de personnes sur trois décennies dans 184 pays.

Dans le détail, le Canada et le Pérou présentaient la plus faible proportion en 2019, avec environ 1 personne sur 4 souffrant d’hypertension. Taïwan, la Corée du Sud, le Japon et certains pays d’Europe occidentale, dont la Suisse, l’Espagne et le Royaume-Uni, avaient les taux d’hypertension les plus bas chez les femmes (moins de 24 %), tandis que l’Érythrée, le Bangladesh, l’Éthiopie et les Îles Salomon avaient les taux les plus bas chez les hommes (moins de 25%).

À l’autre extrémité, plus de la moitié des femmes souffraient d’hypertension au Paraguay et à Tuvalu en 2019 ; et plus de la moitié des hommes en Argentine, au Paraguay, au Tadjikistan et dans plusieurs pays d’Europe centrale et orientale (Hongrie, Pologne, Lituanie, Roumanie, Biélorussie et Croatie).

Plus de 8 millions de décès par an

« Bien que l’hypertension soit simple à diagnostiquer et relativement facile à traiter avec des médicaments à faible coût, près de la moitié des personnes (41 % des femmes et 51 % des hommes) en souffrant n’étaient pas au courant de leur état en 2019 », alertent les auteurs. « Et chaque année, l’hypertension artérielle est directement liée à plus de 8,5 millions de décès dans le monde et est le principal facteur de risque d’accident vasculaire cérébral et de cardiopathie ischémique. »

Pour le Pr Majid Ezzati de l’Imperial College de Londres et auteur principal de l’étude, des politiques d’envergure (plus spécifiquement dans les pays à revenu faible ou intermédiaire) doivent être mises en place pour mettre fin à ce fardeau. « Des politiques qui permettraient aux habitants des pays les plus pauvres d’accéder à des aliments plus sains, en particulier en réduisant la consommation de sel et en rendant les fruits et légumes plus abordables et accessibles, tout en améliorant la détection en élargissant la couverture sanitaire universelle et les soins primaires, et en garantissant un accès ininterrompu à des médicaments efficaces. »

  • Source : The Lancet, 24 août 2021

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Dominique Salomon

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