Hypertension artérielle : la France doit mieux faire
16 décembre 2008
Malgré des progrès notables, la France devrait encore améliorer la prise en charge de l’hypertension artérielle (HTA).
Deux études, publiées dans le dernier numéro du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), soulignent nos faiblesses en matière de détection, de traitement et de contrôle de l’HTA.
Le premier travail (l’Etude nationale Nutrition Santé, ENNS) a été conduit en France métropolitaine en 2006-2007. Son objectif, calculer la prévalence de l’HTA dans la population adulte (entre 18 ans et 74 ans). La pression artérielle a été mesurée sur un échantillon de 2 413 volontaires à travers toute la France.
D’une manière générale, la prévalence de l’hypertension tourne autour de 31%. Elle augmente avec l’âge et demeure plus élevée chez l’homme (34,1%) que chez la femme (27,8%). Plus inquiétant, seul un hypertendu sur deux était suivi médicalement… alors que les prescriptions d’antihypertenseurs sont en nette augmentation en France. Et parmi les personnes traitées, seule une sur deux affichait une tension artérielle contrôlée, inférieure ou égale à 140/90 millimètres de mercure (mmHg).
Cette tendance est d’ailleurs confirmée –avec quelques différences dues à la méthode de travail – par l’étude Mona Lisa. Cette dernière dresse un état des lieux de l’HTA en France pour 2007. Près de 5 000 volontaires de 35 à 74 ans ont vu leur tension mesurée dans la Communauté urbaine de Lille et les départements du Bas-Rhin et de la Haute Garonne. «La prévalence est de 41,8% chez les hommes et 27,8% chez les femmes » rapportent les auteurs. Et elle est particulièrement élevée chez les hommes de 55-74 ans demeurant dans le Nord et l’Est de la France.
Globalement, si le contrôle de l’HTA reste insuffisant (26,5% des hommes et 44,5% des femmes entre 35 et 64 ans), il a tout de même progressé en 10 ans. En effet, seuls 17,8% des hommes et 30,9% des femmes étaient alors contrôlés. A l’échelle européenne enfin, la France reste relativement bien placée. Nous sommes ainsi mieux lotis que l’Allemagne (où plus d’un homme sur deux souffre d’hypertension) ou la Finlande (48,7%).