Ictère néonatal: l’Académie appelle à plus de vigilance
14 octobre 2003
Les Etats-Unis connaissent une recrudescence des cas dictère nucléaire (jaunisse) chez les nouveau-nés. Et en France, l’Académie nationale de Médecine estime que nous ne sommes pas à l’abri. Elle recommande d’améliorer la surveillance néonatale.
En 2001 les autorités sanitaires américaines ont lancé une alerte soulignant la permanence du risque d’ictère nucléaire chez le nouveau-né. Elles ne sétaient pas trompées : en 2002, les données font état de 90 cas fatals répartis sur les 8 dernières années.
Si l’ictère est une affection banale au cours de la première semaine de vie, il peut toutefois atteindre dans certains cas une intensité telle, qu’il fait courir le risque d’une complication grave, l’ictère nucléaire. Celui-ci est dû à la toxicité de la bilirubine pour le système nerveux central. La bilirubine ? C’est un pigment jaune rougeâtre issu de la destruction des globules rouges.
Après la seconde guerre mondiale, des innovations thérapeutiques successives ont fortement réduit la fréquence des ictères graves. Ce bénéfice a eu cependant un effet pervers : le relâchement de la vigilance. Associée à une diminution de la durée d’hospitalisation après l’accouchement, cette coïncidence ravive les craintes de l’Académie nationale de Médecine. Et cela d’autant plus que les chiffres américains ne sont pas rassurants.
L’académie estime donc nécessaire de renforcer la surveillance de lévolution de la bilirubinémie, et cela en continu, tout au long de la première semaine de vie. Elle demande aussi que ce suivi soit assuré après la sortie de la maternité. Et elle recommande enfin que le carnet de santé de l’enfant comporte des informations sur l’évolution de la bilirubinémie.