Il y a de petits bobos, pas de petits médicaments
31 mars 2003
Les accidents liés à des médicaments représenteraient 4% à 7% des causes dhospitalisation. Plus de 120 000 admissions par an et 12 000 morts, selon la Caisse nationale dassurance maladie ! Aucun médicament efficace nest anodin.
Et si le développement de lautomédication représente un progrès parce quil renforce la responsabilité du patient, il appelle des mises en garde. Particulièrement pour des pathologies comme larthrose et les maladies inflammatoires, les maux de tête et les infections urinaires, ces dernières en raison du risque de voir se développer des résistances bactériennes.
La prise en charge de ces affections est banalisée dans lesprit du public. Pourtant, ce sont là de vraies maladies. Or daprès lAssociation pédagogique nationale pour lenseignement de la thérapeutique (Apnet), anti-inflammatoires et anti-douleurs sont le plus souvent mis en cause dans ces accidents.
Dans une étude remarquée, le Genevois Martin Tramer a souligné que chaque année, dans un pays comme la France ou la Grande-Bretagne, plus de 2 000 malades qui ont pris pendant 2 mois ou plus des anti-inflammatoires non stéroidiens (AINS) meurent de complications digestives directement imputables au traitement ! Des malades qui selon lui, « ne seraient pas morts sils navaient pas pris ce médicament (de sorte que) lutilisation chronique dAINS entraîne un risque substantiel de mort par complications gastro-intestinales. » Le risque est réel : un mort pour 1 200 malades qui prennent ce type de médicaments.
Alors certes, la mise au point des coxibs, a constitué un progrès majeur. Ces AINS respectent la muqueuse gastrique et réduisent considérablement les risques. Mais le danger demeure, notamment en cas dautomédication à base dAINS conventionnels, beaucoup plus agressifs mais paradoxalement plus accessibles au public. En cas de douleur, nhésitez pas à consulter un médecin. Car cest un symptôme sérieux.