Il y a encore des industriels heureux…

09 février 2007

Une fois n’est pas coutume, l’économie fait l’actualité en santé. Et il y a des industriels confiants, dans un contexte général à la récrimination. Avec une croissance de 21% en 2006 – trois fois la moyenne de la profession – le Suisse Roche vient de remettre un bilan… nickel.

Est-ce la preuve, alors que partout fleurissent les exemples de centres de recherche en mal d’innovation, que la recherche en pharmacie a encore de beaux jours devant elle ? Peut-être. Selon Franz B. Humer, le PDG du géant bâlois, « pour répondre à notre définition de l’innovation, un médicament doit désormais contribuer à faire vivre plus longtemps, en meilleure santé et avec une meilleure qualité de vie. Il a peu de chances sinon, de se voir accepter par le marché et rembourser en conséquence. »

Cela, c’est la théorie. Et depuis quelques années, la pratique paraît également venir avec bonheur aux chercheurs de Roche. Détaillée dans un rapport annuel tout juste rendu public, la croissance du groupe est considérable. Leader mondial dans le domaine des anticancéreux mais aussi dans le diagnostic, le groupe semble capable d’obtenir la rémunération de ses innovations. Les homologations de ses anticancéreux (Avastin® dans le cancer du poumon, Herceptin® dans le cancer du sein précoce), ses nouveaux médicaments biologiques (MabThera®/Rituxan contre la polyarthrite rhumatoïde), le dépôt de 13 nouvelles demandes d’enregistrement alors que 14 homologations nouvelles viennent d’être obtenues… alimentent des prévisions optimistes.

Humer prévoit ainsi « une croissance à 2 chiffres (…) et une progression des ventes supérieure à celle du marché » aussi bien pour le Groupe que pour sa branche pharmaceutique. Or ce n’est pas qu’un « effet Tamiflu ». Certes la constitution de stocks stratégiques par la plupart des gouvernements a contribué à la bonne marche de ce médicament susceptible de traiter les victimes d’une pandémie grippale. Sa performance en 2006 a augmenté de 68% en monnaies locales par rapport à 2005. Mais celle de l’anticancéreux Herceptin® a crû de 81%, celle de l’Avastin de 76% et Tarceva®, un nouveau traitement contre le cancer du poumon, a « fait » +108%…

Le Suisse dispose aujourd’hui de 10 blockbusters – contre seulement 6 voici quelques années – qui ne paraissent guère menacés par des génériques à brève échéance. Et il paraît déterminé à continuer d’alimenter son « pipeline » de nouveautés. Il vient de réorganiser de fond en comble sa recherche, à l’instar des grands comme Pfizer, GSK, sanofi-aventis et Merck. Cinq pôles de recherches dont 2 sont situés à Palo Alto (Californie) pour la virologie et les maladies inflammatoires, un à Nutley (New-Jersey, côte Est des USA) pour l’oncologie et deux à Bâle, en Suisse pour les maladies métaboliques et celles du système nerveux central. Le tout sous-tendu par un budget de 6 milliards de francs suisses et une force de 6000 chercheurs.

  • Source : de notre envoyé spécial à Bâle, Conférence annuelle Roche 7 février 2007

Destination Santé
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