Incendies au Brésil : plus de 47 000 hospitalisations par an liées à la pollution

17 septembre 2021

Au Brésil, les incendies engendrent une sur-hospitalisation de la population exposée aux fumées toxiques. Les patients sont notamment pris en charge pour des asthmes sévères, des infarctus du myocarde ou encore des AVC et une diminution de la fonction pulmonaire.

La hausse du nombre d’incendies de grande ampleur concerne diverses régions du monde. La Russie, la Grèce, la Finlande, la France, l’Espagne, l’Algérie… Et le Brésil, où la fréquence de ces incendies ne fait que croître depuis les années 90, en lien direct avec la déforestation et la dégradation des forêts (activité minière, agriculture, exploitation du bois). Dans ce pays, les incendies ont augmenté de 12,7% en dix ans. Au total, 260 feux majeurs se sont propagés dans le coeur de l’Amazonie sur l’année 2021. Plus de 105 000 hectares de terres sont ainsi partis en fumée depuis le mois de janvier, l’équivalent de la surface de Los Angeles en Californie.

Des chercheurs australiens ont évalué l’impact de l’exposition à cette pollution atmosphérique en termes d’hospitalisations. L’équipe du Pr Yuming Guo et du Dr Shanshan Li* a précisément mené une étude entre le 1er janvier 2000 et le 31 décembre 2015. Un total de 143 millions d’hospitalisations sur 1 814 villes et communes** ont été analysées, avec l’objectif de relever la concentration en particules fines PM2.5 sur ces zones.

Les enfants et les personnes âgées le plus fragiles

Résultat, une exposition sur le court terme aux particules fines suffit à fragiliser la santé de la population, en augmentant le risque d’asthmes sévères, d’infarctus du myocarde, d’AVC, de diminution de la fonction pulmonaire mais aussi de décès prématurés.

Dans le détail, une hausse de 10 ug/m3 des particules fines émises par les incendies engendre une augmentation des hospitalisations de 0,53%, correspondant à plus de 47 000 Brésiliens supplémentaires pris en charge chaque année. La plupart des régions impactées se situent au nord, au sud et au centre-ouest du pays. Le nord-est reste la zone la plus épargnée. Les enfants de moins de 9 ans ainsi que les 80 ans et + étaient les plus concernés par ces hospitalisations.

A noter : selon les spécialistes, les fumées toxiques liées aux incendies peuvent lors de leur propagation atteindre une altitude atmosphérique de 2 000 à 2 500 mètres, se répandre sur une large superficie et menacer ainsi une frange importante de la population.

*Monash University School of Public and Preventive Health in Melbourne, Australie

**représentant 80% de la population brésilienne

  • Source : The Lancet Planetary Health, le 8 septembre 2021

  • Ecrit par : Laura Bourgault – Édité par : Emmanuel Ducreuzet

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