Incendies au Canada : les fumées qui ont traversé l’Atlantique sont-elles dangereuses pour la santé ?

10 juin 2025

Les méga-feux qui ravagent le Canada ces derniers jours ont généré des nuages de fumées dont plusieurs ont traversé l’Atlantique, gagnant l’Europe. Si les fumées voilent le ciel de l’Hexagone, sont-elles pour autant dangereuses ?

215 feux de forêt sévissent encore au Canada, mardi 10 juin, un événement précoce en ce début de saison des feux de forêt. 109 d’entre eux restent non-maîtrisés, 106 sont contenus ou maîtrisés. Les immenses panaches de fumée ont traversé l’Atlantique et ont terni le ciel de l’Ouest de l’Europe ce week-end de la Pentecôte. « La fumée provenant des feux de forêt des provinces canadiennes du Manitoba et de la Saskatchewan a traversé l’Atlantique, atteignant l’Europe ces derniers jours, et les prévisions annoncent un transport supplémentaire de fumée cette semaine », déclarait l’agence européenne de surveillance de l’atmosphère Copernicus (CAMS) voici 7 jours. Ainsi, un peu partout en France, et ailleurs en Europe, le ciel est laiteux à cause des fumées qui voilent le soleil.

Que contient la fumée des feux de forêt ?

La fumée des feux de forêt contient des particules fines, dont des particules submicroniques – dont la taille est inférieure au micron. Elle contient également du monoxyde de carbone et de nombreuses autres substances chimiques ; des composés organiques volatils, dont l’acroléine, le formaldéhyde et le benzène, composés semi-volatils dont les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), métaux lourds et oxydes d’azote (NOx). L’inhalation à court terme des fumées provoque des effets respiratoires, essentiellement des symptômes respiratoires d’irritation. « Elle peut entraîner des visites des urgences ou des hospitalisations pour des maladies respiratoires telles que l’asthme ou d’autres maladies pulmonaires chroniques voire provoquer une modification de la fonction pulmonaire », explique l’Anses. Des effets cardiovasculaires peuvent aussi être observés.

Faut-il s’inquiéter des effets sur la santé des fumées qui circulent dans le ciel français ?

L’agence Copernicus se veut rassurante : « d’après les prévisions du CAMS, le transport de fumée prévu ne devrait pas avoir d’impact significatif sur la qualité de l’air en surface, car de tels épisodes ont tendance à se produire à haute altitude ». D’abord annoncées à 9 000 mètres d’altitude, les fumées seraient toutefois bien plus basses. C’était le cas dans les Bouches-du-Rhône, lundi 9 juin, où les fumées évoluaient à 4 000 mètres d’altitude. Selon le site Meteo-Paris.com, mardi 10 juin, les fumées se trouvent « principalement entre 1000 et 3000 mètres d’altitude ces derniers jours ». Mais précise qu’« au niveau du sol, la qualité de l’air reste bonne ».

Toutefois, Atmosud, l’observatoire de la qualité de l’air en région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur a émis une vigilance pollution ce mardi 10 juin. « Le panache de particules des incendies du Canada devrait se maintenir avec des concentrations de particules fines élevé sur l’est des Hautes Alpes. Une alerte préfectorale pour persistance est déclenchée sur ce département, note l’observatoire de la qualité de l’air. Une qualité de l’air mauvaise est ainsi attendue sur les l’Est des Hautes Alpes, le Vaucluse et la majorité des Bouches-du-Rhône. La qualité de l’air sera dégradée sur le reste de la région. »

Quelles précautions prendre en cas de pic de pollution ?

L’alerte est lancée pour des particules PM10, soit des particules dont le diamètre est inférieur à 10 micromètres. Ces particules peuvent pénétrer en profondeur dans les poumons, peuvent causer des inflammations et une aggravation de l’état de santé des personnes atteintes de maladies cardiaques pulmonaires. Selon les recommandations de l’Ademe, en cas de pic de pollutions aux particules fines,

  • continuez à sortir pour vous promener mais évitez les sorties à proximité des grands axes routiers, aux heures de pointe (7 h – 10 h et 17 h – 20 h) ;
  • évitez les activités susceptibles d’entraîner un essoufflement (c’est-à-dire une respiration par la bouche).
  • si vous ressentez une gêne respiratoire ou cardiaque (essoufflement, sifflement, palpitations…), signalez-le à votre médecin ;
  • continuez à aérer votre logement 2 fois 10 minutes par jour de préférence la nuit ;
  • n’arrêtez surtout pas la ventilation. Des polluants sont émis dans votre logement. Si vous ne renouvelez plus l’air de votre logement, ces polluants ne sont plus évacués.

La situation peut évoluer rapidement sur l’ensemble du pays. Pour exemple, Marion Guitter, ingénieur d’études d’Air Pays de la Loire, indiquait lundi à France 3 Pays-de-la-Loire : « ce qui brûle en ce moment au Canada peut nous impacter dans plusieurs jours. Donc, on va continuer à regarder ça. Mais il n’y a pas d’élément inquiétant, en tout cas, pour l’instant ».

  • Source : Meteo-Paris.com, Ademe, Copernicus, AtmoSud, Anses, Radio Canada

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet 

Destination Santé
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