Infections à VIH : inquiétudes dans les milieux gays parisiens

30 juin 2012

D’après les derniers résultats de l’enquête française Prévagay, les homosexuels parisiens fréquentant des établissements gays de la capitale ont un risque nettement plus élevé d’être infecté par le VIH que les autres homosexuels vivant en France. Les nouveaux cas d’infection par le VIH s’élèvent (chez les premiers nommés) à 3,8 pour 100 personnes par an. Contre une incidence d’environ 1% pour les autres, précise l’Institut de Veille sanitaire.

Lancée en avril 2009, Prévagay est une « enquête de prévalence du VIH » auprès des hommes homosexuels et bisexuels habitués des établissements gays parisiens. Elle est conduite par l’Institut de veille sanitaire (InVS) et l’Agence nationale de Recherches sur le Sida et les hépatites virales (ANRS), en partenariat avec le Syndicat national des entreprises gaies (Sneg).

Dans le cadre de cette étude menée dans 14 établissements parisiens, 886 hommes ont été interrogés et ont accepté un prélèvement de sang. Parmi eux, 157 (soit 18%) étaient séropositifs pour le VIH. Dans un communiqué de presse, l’InVS souligne que cette « nouvelle estimation d’incidence du VIH concerne une population spécifique et ne peut pas être généralisée au-delà. Elle est néanmoins préoccupante et montre que la transmission du VIH était particulièrement importante parmi les personnes fréquentant les lieux de convivialités étudiés en 2009 ».

« Préoccupant… »

Ce travail montre également qu’un séropositif sur cinq ignorait son infection au moment de l’enquête ! « Malgré un recours fréquent au test de dépistage », ajoute l’InVS, « une part importante des hommes fréquentant les lieux de convivialité étudiés à Paris, ne connait pas son statut vis-à-vis de l’infection. ».

L’InVS nous a aussi précisé que « le niveau de recours au dépistage, bien que plus élevé dans cette population par rapport aux autres, ne suffit pas à être à jour de son statut. Le risque de transmission entre les tests est en effet important, compte tenu du nombre de partenaires, de la non-protection des rapports et de la prévalence de l’infection dans la population ».

En conclusion, l’InVS et l’ANRS ajoutent que « les hommes qui adapteraient leurs comportements sexuels, en abandonnant le préservatif en fonction du statut supposé de leur(s) partenaire(s), s’exposaient à un risque de contamination important ». Les deux institutions confirment donc « l’importance des messages et des moyens de prévention dans la population des HSH exposés au risque d’infection. »

  • Source : Communiqué conjoint de l’InVS, de l’ANRS et du SNEG, 29 juin 2012 – InVS, 29 juin 2012 - PLoS One, Juin 2012, Volume 7, N°6

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