Infertilité : des traitements moins compliqués

04 octobre 2011

AMP : trois lettres porteuses d’un espoir, celui de donner la vie et de devenir parents. Pour des milliers de couples infertiles en France, l’assistance médicale à la procréation (AMP) est bien souvent un ultime recours. Coup de projecteur sur les troubles de la fertilité, et leur prise en charge.

La fertilité – la capacité biologique à concevoir – est affectée par de nombreux facteurs. En premier lieu, l’âge. Chaque mois chez un couple fertile âgé de 25 ans, la probabilité d’obtenir naturellement une grossesse est de (seulement) 25%. Ensuite, ce chiffre diminue avec l’âge des deux partenaires. Une maladie – qu’il s’agisse d’une maladie génétique ou d’une autre affection comme l’endométriose – le tabagisme, la consommation excessive d’alcool et encore l’obésité (comme l’extrême maigreur) peuvent aussi influencer la fertilité.

Quand consulter ? Un couple sur six est amené à demander une aide à la conception. « Il est recommandé de consulter au bout d’un an de rapports sans contraception » nous explique le Pr Bruno Salle, qui dirige l’un des plus grands centres français d’AMP à l’Hôpital Femmes Mères Enfants de Lyon. « Le but principal est de mettre le couple dans des conditions de fertilité naturelle. »

La première étape vise à déterminer les causes du problème. « En cas de troubles de l’ovulation, le traitement consiste à stimuler l’ovaire de manière à obtenir la production d’un ovule », poursuit le Pr Salle. Cette stimulation ovarienne sera ensuite associée à une technique d’AMP… ou non. Dans ce dernier cas, « l’objectif est de synchroniser le rapport sexuel fécondant ».

Formes urinaires et formes recombinantes. D’une manière générale, les traitements de stimulation agissent sur l’hormone folliculo-stimulante (FSH), produite par l’hypophyse. Celui de première intention est le citrate de clomifène, un anti-estrogène.

En cas d’échec ou d’intolérance, les spécialistes recourent aux gonadotrophines, qui agissent sur les ovaires. Il en existe de deux types :
– les gonadotrophines urinaires, élaborées à partir d’urine de femmes ménopausées ;
– les gonadotrophines recombinantes, produits de synthèse, issus du génie génétique.

Une injection sans douleur… et en toute discrétion. Les deux types de produits sont également efficaces. Mais certains spécialistes comme le Pr Bruno Salle, utilisent exclusivement des hormones recombinantes. « Par principe de précaution », avance-t-il. « Même s’il n’y a jamais eu de problème, il existe des interrogations sur l’origine des produits urinaires. Pour autant que l’on sache, ces derniers viennent essentiellement de Chine et d’Amérique du Sud ».

Il estime également que la simplicité du mode d’administration est un autre argument de poids en faveur des gonadotrophines recombinantes. Elles sont disponibles dans des stylos injectables, « vraiment très pratiques et d’une discrétion absolue ». Jetables ou rechargeables, ils sont « très sûrs, avec une sélection préalable de la dose. Idéal pour les femmes qui ne souhaitent pas afficher qu’elles ont un problème de reproduction ».

Pour aller plus loin,
www.agence-biomedecine.fr;
www.procreationmedicale.fr/;
www.desirer-un-enfant.fr.

  • Source : Interview du Pr Bruno Salle, 7 septembre 2011 - Agence de la Biomédecine, le Guide de l’Assistance médicale à la procréation - AFSSaPS, Les médicaments inducteurs de l’ovulation, les gonadotrophines », Recommandations, avril 2007 – Article L.2141-1 du Code de Santé publique, 7 août 2004

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