Infertilité : le lourd poids du travail
09 février 2017
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L’infertilité constitue une véritable question de santé publique. Si fréquente que les chercheurs tentent d’en comprendre les mécanismes et les facteurs de risque. Parmi ces derniers, l’environnement professionnel semble jouer un rôle non négligeable. Et plus précisément le fait de porter des charges lourdes pour les femmes réduirait le capital d’ovocytes.
Une équipe de la Harvard T. H. Chan School of Public Health a étudié le cas de 500 femmes ayant fait une demande d’Aide médicale à la procréation (AMP) au Massachusetts General Hospital entre 2004 et 2015. Elles ont toutes bénéficié d’examens permettant de déterminer plusieurs bio-marqueurs de leur fertilité.
Parmi ces derniers, le nombre de follicules antraux, c’est-à-dire les petites structures présentes dans l’ovaire et permettant d’établir le nombre restant dans le capital ovocytaire d’une femme. Mais également, le taux de FSH et d’œstrogènes, ainsi que le nombre d’ovocytes matures capables d’évoluer en embryons.
Les chercheurs ont interrogé chaque femme concernant leur travail. Certaines portaient des charges lourdes et d’autres subissaient des horaires décalés ou nocturnes.
Surpoids et âge, facteurs aggravants
Résultat, plus les femmes soulevaient de charges lourdes, moins le nombre de follicules et d’ovocytes était élevé. Respectivement 8,8% et 14,1% en moins par rapport aux femmes ne portant jamais rien de lourd dans le cadre de leur emploi. Ce lien s’est révélé d’autant plus prégnant que les femmes étaient en surpoids ou obèses et âgées de plus de 37 ans. Les postes à horaires décalés avaient le même impact sur la fertilité.
Si les mécanismes de ce phénomène restent inconnus, les chercheurs supposent que pour les postes à horaires décalés, le cycle circadien pourrait être affecté.
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Source : Harvard T. H. Chan School of Public Health, 7 février 2017
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche