De la consultation psychologique aux examens cliniques en passant par le recueil du sperme jusqu’à la ponction ovarienne et à la survenue de la grossesse, le parcours AMP comprend plusieurs étapes. Pour améliorer la prise en charge des couples rencontrant des difficultés à procréer, la Clinique Jules Verne basée à Nantes assure l’ensemble du suivi au cœur d’une même unité.
La démarche AMP est proposée aux couples infertiles, concernés par l’absence de grossesse après un an de rapports réguliers sans contraception. Un parcours long et prenant. Pour améliorer la qualité de la prise en charge, la clinique Jules Verne mise sur le suivi de proximité et l’approche individualisée. Les salles de consultation, d’échographie, les espaces intimes de recueil du sperme et le laboratoire biologique sont désormais réunis au sein du même pôle. Les gynécologues-obstétriciens, sages-femmes et biologistes travaillent au même endroit. Une coordination renforcée. « D’une surface de 268 m², ce pôle permet de répondre à la hausse des demandes d’AMP », explique le Dr Marie-Laure Langlois, biologiste de la reproduction à la Clinique Jules Verne.
Les soins à portée de main
Pour les couples, tout se déroule donc sur place. « Les transferts au CHU du centre-ville ou dans d’autres unités de la clinique n’ont plus lieu d’être », précise le Dr Franklin Joulié, gynécologue et l’un des 7 référents AMP du pôle. Attenante à la clinique, cette unitédispose par ailleurs d’une entrée indépendante. Un plus pour une prise en charge individualisée, « le besoin d’intimité étant souvent associé au parcours AMP. Nous proposons aussi des heures de consultation en soirée ou le dimanche pour se calquer au maximum sur l’emploi du temps des femmes ».
L’intégration de cette unité aux abords de la clinique facilite par ailleurs les consultations hors AMP. Un plus alors que les couples infertiles ont souvent besoin de prendre rendez-vous avec d’autres spécialistes comme un « psychologue ou un sexologue, un nutritionniste en cas d’obésité ou d’anorexie, un radiologue en cas d’examens d’imagerie médicale, un endocrinologue pour les profils diabétiques, ou encore un addictologue si une dépendance est repérée ».
Pour une infertilité multifactorielle
Cette prise en charge pluridisciplinaire traduit le caractère multifactoriel de l’infertilité. Motif de consultation pour un couple sur six en France, ce phénomène de plus en plus fréquent s’explique en effet par une élévation de l’âge des femmes en désir d’enfant. Mais les modes de vie alimentent aussi la difficulté à procréer. « Une consommation régulière d’alcool, de tabac et/ou de cannabis, par exemple, diminue de moitié la fertilité, chez les hommes comme chez les femmes. Les polluants (pesticides, solvants…) et les facteurs psychologiques » entrent également en ligne de compte.
Un manque d’information ?
Autre raison expliquant la hausse des demandes de parcours AMP, une méconnaissance encore importante de la fertilité. Ainsi, les femmes sont nombreuses à ignorer le degré de baisse de fertilité au fil des années : or il faut le savoir, « la période de fertilité optimale est comprise entre 20 et 25 ans, les chances déclinent ensuite », souligne le Pr Franklin. Par ailleurs, « à chaque cycle, en cas d’absence d’anomalies et dans le cadre d’une conception naturelle, une femme a seulement 25% de chances de tomber enceinte, et 10% passée la quarantaine. Et en cas d’infertilité, les techniques sont d’autant plus efficaces que la femme est jeune ».
Chez certaines et certains, ce manque d’information peut se traduire en une sorte de « recours automatique à l’AMP, comme si l’existence même de la médecine procréative constituait une solution sur laquelle s’appuyer en cas d’obstacle à la conception naturelle ». Mais malgré les fortes avancées liées à l’AMP, rappelons que « contrairement aux demandes en constante augmentation, les évolutions et les taux de réussite stagnent », note le Pr Franklin. D’ailleurs, la médecine n’a pas immédiatement réponse à tout. « Les situations sont toutes en prise avec des questions touchant l’humain. Pour les situations délicates, nous travaillons avec un comité d’éthique. Surtout lorsque des doutes liées à l’AMP surviennent, liés à l’âge de la conception ou en cas de maladies transmissibles chez l’un des membres du couple par exemple », souligne le Dr Joulié.
En chiffre
A la Clinique Jules Verne, 364 ponctions ont été effectuées en 2015 : 258 transferts d’embryons ont pu être réalisés. Parmi eux, 24,8% ont abouti à une naissance. Et le nombre d’insémination artificielle avec sperme de conjoint s’élève à 259 en 2015, avec un taux d’accouchement à 18,1%.
Source : Conférence de presse « AMP : nouveaux locaux à la Maison de la naissance », Clinique Jules Verne, le 21 novembre 2016
Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet
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