Informations santé : les académies disent stop à la caricature
14 mars 2014
Sur Internet, les informations santé ne sont pas toujours validées scientifiquement. ©Phovoir
L’Académie nationale de médecine et l’Académie nationale de pharmacie dénoncent la diffusion incontrôlable dans les médias et sur Internet d’informations sur le médicament « alarmantes, caricaturales, insuffisamment fondées ou même erronées ». Tout ceci aboutit selon elles « à une perte de repères et de confiance dans les messages des institutions officielles ». Dans un rapport commun, elles recommandent une information du public scientifiquement fondée, impartiale, facilement accessible et compréhensible dans le domaine du médicament.
« Ces recommandations s’adressent aux émetteurs d’informations (…) que sont les pouvoirs publics, les autorités et agences de santé dont les trop nombreux silences, mais aussi le manque de réactivité (…) ne permettent pas une présence suffisamment forte et visible dans les débats et polémiques », indiquent les deux académies. C’est ainsi qu’elles demandent une amplification « des campagnes officielles en faveur du bon usage des médicaments et de la vaccination ». Mais aussi de faire en sorte que « le contenu de la base publique de données sur le médicament ne soit pas une simple compilation de monographies destinée aux professionnels ». Elles recommandent en effet un contenu « accessible au grand public par un travail d’auteur et une rédaction plus appropriée ».
Des professionnels de santé plus impliqués ?
Aux agences de santé, les Sages préconisent « d’intervenir plus rapidement, de manière non ambiguë et cohérente, face à la diffusion d’information erronées, à plus forte raison en cas de polémique ou de crise ». Ils suggèrent aussi de rappeler que « tout médicament est à risque ». Quant à l’Assurance-maladie, elle devrait, selon les deux académies, « développer ses campagnes médiatiques à destination du grand public, afin de contribuer à la dissémination à grande échelle d’informations scientifiquement fondées et validées ». Enfin, les professionnels de santé sont invités à davantage « s’impliquer dans leur rôle essentiel de source principale d’information du public et de relais des messages émanant des autorités de santé ».
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Source : Académie nationale de médecine, Académie nationale de pharmacie, mars 2014
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Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Dominique Salomon