Maladies sexuellement transmissibles : les jeunes, toujours moins bien informés

03 juillet 2025

Deux enquêtes sur les savoirs et pratiques des jeunes en matière de santé sexuelle ont été révélées ce 1er juillet. Et les résultants sont alarmants quant au niveau de connaissances des adultes de 18 à 35 ans en la matière.

La tendance est la même depuis plusieurs années : les connaissances des jeunes adultes de 18 à 35 ans sur les maladies sexuellement transmissibles (MST) reculent. Depuis 2016, les chiffres sont frappants : le Sida, maladie induite par le VIH, reste la première maladie citée spontanément par 77 % des 18-35 ans selon un sondage* Harris Interactive réalisé pour le Syndicat national des dermatologues vénérologues et rendu public mardi 1er juillet. Mais les maladies telles que l’herpès génital (51 % contre 76% en 2016), les morpions ou poux du pubis (38 % contre 63 % en 2016), la syphilis (53 % contre 75 % en 2016), les hépatites B et C, sont de moins en moins citées, selon les pathologies, perdant de 13 à 25 points entre 2016 à 2024.

Deux exceptions : les chlamydias (42 % contre 43 % en 2016) restent au même niveau, tandis que le papillomavirus (53 % contre 45 % en 2016) est le seul à voir sa notoriété progresser de 8 points. Sans aucun doute grâce aux diverses campagnes de sensibilisation menées ces dernières années.

De grandes ignorances sur la transmissibilité

Autre point préoccupant, alors qu’en 2016, 72 % des 18- 35 ans savaient qu’une personne contaminée par une MST pouvait ne pas présenter de symptômes, ils ne sont plus que 61 % en 2024. Seuls 61 % d’entre eux savent qu’une MST est transmissible par voie anale contre 72 % en 2016. 49 % d’entre eux qu’une MST est transmissible au fœtus ; ils étaient 67 % en 2016.

Manque de connaissance, mauvaise information… Si 80 % des 18 – 35 consultaient un médecin au moindre signe d’infection en 2016, ils ne sont plus que 72 % en 2024. Nombre d’entre eux ne connaissent pas non plus le rôle du dermatologue – vénérologue puisque le dermatologue n’est consulté que dans 6 % des cas. Pour rappel, la vénérologie est une spécialité de la dermatologie, indiquée pour les lésions cutanées et notamment des muqueuses anales ou vaginales, très souvent le signe d’une MST.

Recul du dépistage et du recours au préservatif

Le dépistage des MST est lui aussi en recul. Le nombre de jeunes qui se font dépister avant l’arrêt du préservatif a baissé de 8 % (de 73 % à 65 %), de 9 % pour le dépistage du VIH en cas de doute après un rapport à risque. Quant au dépistage de contrôle, recommandé 6 semaines après la dernière prise de risque si le premier résultat est négatif, il chute de 66 % en 2016 à 53 % en 2024.

Seuls 73 % des jeunes adultes interrogés estiment que la meilleure protection est le préservatif, soit une diminution de 11 points.

Parallèlement à l’enquête du syndicat des dermatologues – vénérologues, Sexualité info Santé (SIS association) a publié les résultats 2024 de ses lignes d’écoute. L’usage bien trop marginal du préservatif se confirme. Dans 79 % des cas, les jeunes ayant sollicité Sexualités Info Santé (de SIS Association) au sujet d’une MST n’avaient pas utilisé de préservatif lors du rapport en cause. Ce chiffre monte à 83 % chez les femmes contre 77 % chez les hommes. Le préservatif féminin reste mal connu et peu utilisé. Chez les 18-24 ans, seules 8 % des jeunes femmes mentionnent l’avoir utilisé, contre 16 % des hommes. De nombreux témoignages montrent aussi une dépendance à la volonté du partenaire, rendant plus difficile la protection pour les jeunes femmes.

Concernant la chlamydia qui progresse, l’infection représente 32 % des sollicitations, avec une prévalence notable chez les femmes, 45 % contre 24 % chez les hommes. « Les jeunes femmes témoignent davantage de symptômes, d’effets secondaires ou de récidives mal comprises après un traitement », note Sexualité info Santé.

La nécessité de mieux informer, notamment sur les nouveaux tests de dépistage

Le 30 juin, l’Assurance maladie & annoncé le lancement d’un kit de dépistage des infections à chlamydia et à gonocoque, gratuit et livré à domicile pour les 18 à 25 ans. Pour l’heure, seule la commande des kits de dépistage par auto-prélèvement vaginal est actuellement disponible. Ce kit complète le dispositif « mon test IST » lancé en septembre 2024 pour faciliter l’accès à un dépistage en autonomie. Depuis le 1er septembre, il est possible de demander sans ordonnance et sans rendez-vous le dépistage de quatre infections sexuellement transmissibles (IST), en plus du VIH, en laboratoire de biologie médicale (gonorrhée, chlamydiose, hépatite B et syphilis). Il est gratuit pour les moins de 26 ans mais reste, selon Sexualité info Santé, peu connu des jeunes adultes.

Le Syndicat national de dermatologie et vénérologie et SIS association appellent à renforcer l’éducation des jeunes concernant les MST. « La progression de la chlamydia, la méconnaissance du dépistage, l’absence de protection lors des rapports… autant de signaux d’alerte qui imposent de renforcer les dispositifs de prévention, particulièrement à l’approche de l’été. Il est essentiel de parler autrement de sexualité, avec pédagogie, bienveillance et sans tabou », a déclaré la Dre Arame Mbodje, directrice de SIS Association.

*Etude réalisée par Harris Interactive pour le Syndicat national des dermatologues vénérologues du 1er au 4 juillet 2024 auprès de 1 000 personnes âgées de 19 ans et plus.

  • Source : Syndicat national des dermatologues vénérologues, SIS Associations, Assurance maladie

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet

Destination Santé
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