Insuffisance rénale terminale : où en sont les patients français ?

10 mars 2010

Le nombre de patients sous dialyse ou ayant bénéficié d’une greffe pour insuffisance rénale terminale est estimé à 68 000 en France, au 1er janvier 2009. Et selon le dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), « la proportion de patients traités à domicile et hors centres décroît régulièrement ».

Chaque année, plus de 9 000 nouveaux malades sont traités pour insuffisance rénale terminale. Soit une prévalence de 147 par million d’habitants, ce qui constitue un problème majeur de santé publique. Sans surprise, les plus de 70 ans sont prédominants. Ils représentent pas moins de la moitié des malades en début de traitement.

Qu’est-ce qu’une insuffisance rénale ? L’insuffisance rénale correspond à la destruction progressive et irrémédiable des néphrons, qui assurent le fonctionnement des reins : ils servent en effet à éliminer les déchets de l’organisme et à produire l’urine. Les premiers signes d’insuffisance rénale en fait, apparaissent lorsque ces derniers sont détruits aux deux-tiers : fatigabilité à l’effort, perte d’appétit, besoin d’uriner plusieurs fois par nuit… Puis vient le stade terminal donc, ultime étape avant la dialyse ou la transplantation. Le problème, c’est qu’avant sa phase terminale, cette maladie est asymptomatique. Elle passe donc inaperçue. Voilà pourquoi un simple dépistage urinaire est si important.

La dialyse en quelques mots. Selon la Société française de Néphrologie, « la dialyse permet d’éliminer les toxines accumulées dans l’organisme et de maintenir l’équilibre de l’eau et la composition du sang. » Elle permet donc de suppléer les fonctions vitales que les reins ne sont plus en mesure d’assurer. Deux techniques sont aujourd’hui utilisées : la dialyse péritonéale et l’hémodialyse.

Comme son nom l’indique, la première utilise le péritoine. « Un liquide, le ‘dialysat’, est injecté dans la cavité abdominale grâce un tuyau souple, le péritonéal. Il doit être implanté, plusieurs semaines ou mois avant son utilisation », précise la SFN. En fonction des besoins et des préférences du patient, deux techniques peuvent lui être proposées. « La dialyse péritonéale continue ambulatoire contraint à trois ou quatre changements manuels quotidiens des poches de dialysat. Quant à la dialyse péritonéale automatisée, elle nécessite le recours à une machine. Ces techniques sont mises en œuvre à domicile par le patient, qui peut si nécessaire, être assisté d’une infirmière. »

L’hémodialyse pour sa part, recourt à une circulation sanguine extracorporelle à travers une membrane artificielle (dialyseur). Elle est également assurée par une machine. « Les séances d’hémodialyse sont réalisées le plus souvent trois fois par semaine, et durent alors quatre heures au minimum ». Cette technique se pratique dans des structures et des lieux appropriés, éventuellement à domicile.

Et la greffe ? La transplantation est la seule alternative thérapeutique à la dialyse. L’attente avant transplantation peut être longue, parfois plusieurs années en raison du nombre limité de greffons disponibles. Pour davantage d’informations, consultez le site de l’Agence de la Biomédecine : http://www.agence-biomedecine.fr/

  • Source : Bulletin épidémiologique hebdomadaire, 9 mars 2010 - N°9-10 – Société française de néphrologie

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