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© earth phakphum/Shutterstock.com
Selon la Société de Pneumologie de Langue Française (SPLF), l’insuffisance respiratoire est définie par une « incapacité de l’organisme à assurer l’oxygénation des tissus », avec dans les cas les plus sévères, la nécessité d’administrer de l’oxygène. Ce syndrome est en effet caractérisé par une sensation de respiration difficile, pénible – une dyspnée – susceptible d’apparaître lors d’efforts de plus en plus faibles et pouvant évoluer vers une dyspnée permanente et donc une insuffisance respiratoire modérée voire sévère. Les maladies respiratoires chroniques dans leur ensemble affectent tous les aspects de la qualité de vie, y compris la sphère de la sexualité. Dans une enquête menée en France en 2019, 44 % des patients atteints de BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive) sévère se disaient gênés par leur dyspnée dans leur vie sexuelle et 40 % déclaraient ne plus avoir d’activité sexuelle.
Faut-il pour autant mettre sa vie sexuelle sous cloche ? Certainement pas ! Les troubles de la sexualité participent à la détérioration de la qualité de vie et du bien-être, favorisant l’apparition de la dépression et affaiblissant l’estime de soi. À l’inverse, préserver ou retrouver une vie amoureuse satisfaisante agit comme un puissant antidépresseur, les relations sexuelles offrant détente et plaisir. De plus, toute activité physique présente des bienfaits. En termes de consommation d’oxygène, l’activité sexuelle équivaut à un effort physique modéré, comparable à monter deux étages par un escalier.
En revanche, ses experts mettent en avant quelques précautions de bon sens. Il s’agit notamment « d’instaurer des conditions propices », lit-on également sur le site www.vivre-avec-ma-maladie-respiratoire.fr/. A savoir par exemple :
Au-delà, comme soulignent des médecins français dans un travail de 2012, « l’insuffisance respiratoire chronique pose des problèmes spécifiques qui ne se limitent pas à l’intolérance à l’effort ». Référence à différentes sphères de la sexualité qui peuvent être affectées, à l’image de la libido. Sans oublier, « la relation avec le partenaire (qui) peut être altérée », complètent les médecins. Lesquels recommandent ainsi à leurs pairs comme aux patients de ne pas hésiter à aborder le sujet de la sexualité en consultation, de façon à comprendre l’origine du problème. Un conseil qui vaut également pour le couple, bien sûr.
Il est aussi essentiel d’en parler avec un médecin. Le pneumologue ou le médecin généraliste peut être le premier interlocuteur pour offrir une écoute attentive, un accompagnement médical adapté ou une orientation vers un professionnel spécialisé (sexologue, psychologue, kinésithérapeute, etc.). Ce sujet peut également être abordé lors des séjours de réadaptation respiratoire.
Source : Revue des Maladies Respiratoires Actualités, Volume 4, Issue 4, September 2012, Pages 250-254 - www.vivre-avec-ma-maladie-respiratoire.fr/, Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa - Société de Pneumologie de Langue Française (SPLF) - Académie nationale de médecine, sites consultés le 6 décembre 2024 ; Santé respiratoire France fiche pratique (2019) “BPCO et vie sexuelle, et si on en parlait ?”
Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet