
– Jamais seul devant la télévision. « Laisser l’enfant tout seul devant les informations télévisées ou sur Internet, sans explications, est le pire que l’on puisse faire », nous explique Catherine Héry, psychologue clinicienne au CHU de Nantes (Loire-Atlantique).
Troublé par certaines images, il risque alors d’être traumatisé. D’ailleurs, si un enfant ne cesse de mettre en scène ce qui l’a frappé dans ses jeux ou ses dessins, cela signifie qu’il a besoin d’en parler. « Il faut permettre à la parole d’avoir son rôle libératoire de l’angoisse. ».
– Expliquer les images. « Mettez des mots sur ce que l’enfant voit », conseille Catherine Héry. L’adulte doit accompagner l’enfant. Celui-ci « n’a pas les termes pour élaborer sa pensée, ni l’expérience pour comparer avec d’autres événements ».
Le parent doit donc être là pour l’inviter à exprimer ses interrogations et pour y répondre. « Le petit posera sans doute des questions sur la mort. Il fera aussi très vite le lien avec son propre monde en se demandant si un tel drame peut lui arriver », ajoute la psychologue. Laissez-le exprimer ses peurs. « En fin de compte, le plus important pour lui reste de se sentir en sécurité, d’avoir une voix qui lui réponde ».
– Symboliser. Face à des événements tragiques comme ceux du Japon, l’enfant prend connaissance du reste du monde de manière brutale. « Le parent peut expliquer à son petit qu’il est normal de compatir avec les gens qui souffrent. Il peut même symboliser ce geste par une minute de silence ou une prière en fonction des croyances. Car ce qui est symbolisé est davantage supportable », note Catherine Héry.
– La vie continue… Il est toutefois très important de reprendre la vie quotidienne. « Lire la petite histoire du soir, faire la cuisine ou toute autre activité rassurante permettra à l’enfant de penser à autre chose », suggère la spécialiste. Le fait d’avoir une pensée pour les gens qui souffrent ne doit pas empêcher l’enfant d’apprécier par exemple que « ses parents l’aiment ». Dans tous les cas, il vaut mieux éviter de regarder les informations en continu. « Cela relève tout simplement du bon sens », insiste Catherine Héry.

Source : Interview de Catherine Héry, psychologue clinicienne au CHU de Nantes, 16 mars 2011
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