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© Jacob Lund/shutterstock.com
Lire, écrire, compter… En France, ces apprentissages commencent durant les premières années d’école, à un moment où le cerveau est particulièrement « plastique », comme le disent les neuroscientifiques. C’est-à-dire qu’il est capable « de se modifier afin de créer, défaire et réorganiser ses réseaux neuronaux », décrit la Fédération pour la recherche sur le cerveau (FRCNeurodon). Cette neuroplasticité est la clé des apprentissages.
Si on a longtemps cru que cette capacité déclinait avec le temps, on sait depuis quelques années que ce n’est pas le cas. Grâce notamment à un vaste travail du Massachusetts Institute of Technology (MIT) publié en 2015 dans Psychological Science, et qui a fait date. Basée sur les questionnaires remplis par près de 50 000 Américains âgés de 10 à 89 ans, l’étude a notamment battu en brèche l’idée selon laquelle nos performances cognitives chutaient irrémédiablement dès le milieu de la vingtaine.
« Nos résultats révèlent une hétérogénéité considérable dans le moment où les capacités cognitives atteignent leur maximum », expliquent les auteurs de l’étude. « Certaines capacités atteignent leur apogée et commencent à décliner au moment de l’obtention du diplôme d’études secondaires ; d’autres plafonnent au début de l’âge adulte et commencent à décliner vers la trentaine ; d’autres encore n’atteignent leur apogée que vers la quarantaine ou plus tard ». Bref, tout dépend des capacités dont on parle.
Le cerveau est donc en constante évolution. Même à un âge avancé, il continue de produire de nouveaux neurones (c’est l’autre grande découverte de ces dernières années) et de créer de nouvelles connexions entre les différentes parties qui le composent. Interrogé par le quotidien suisse Le Temps, le professeur Matthias Kliegel, responsable du laboratoire du vieillissement cognitif de l’Université de Genève, indique que ses recherches sur des personnes âgées de 85 à 100 ans lui ont permis de constater que « la plasticité cognitive, bien qu’un peu réduite, reste intacte jusqu’à la fin de la vie ».
Ainsi, il est possible pour des personnes très âgées d’apprendre une nouvelle langue, « même si cet apprentissage est certainement plus fatigant que s’il avait été réalisé plus jeune », poursuit le chercheur. Il en va de même avec l’apprentissage de la lecture à l’âge adulte, comme en atteste une expérience menée avec une vingtaine d’Indiens âgés d’une trentaine d’années et qui n’ont pas appris à lire dans leur enfance.
Selon les auteurs de l’étude publiée dans Science Advances, « six mois seulement d’apprentissage de la lecture entraînent des processus de réorganisation fonctionnelle macroscopique massive dans le cerveau humain mature ». Une neuroplasticité induite par l’apprentissage et visible à l’IRM. Ainsi, on peut donc apprendre tout au long de sa vie… à condition d’entraîner régulièrement son cerveau pour l’aider à entretenir sa plasticité, et ainsi repousser le déclin cognitif.
Source : FRCNeurodon, Psychological Science, Le Temps, Science Advances - Septembre 2022
Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Dominique Salomon
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