Jeunes, précaires, des parents si fragiles…

15 septembre 2010

Rien à voir avec le baby blues, ce petit coup de déprime passager qui atteint bien des jeunes mamans… mais aussi certains papas dans les suites immédiates de l’accouchement.

Une étude britannique signale que des épisodes de dépression tardive du post-partum, jusqu’à un an après la naissance, sont observés chez les deux parents. C’est d’autant plus vrai s’ils présentent deux « facteurs de risque » particuliers : le fait d’être (très) jeunes et/ou en situation précaire. Une demi-surprise…

Ce travail a reposé sur l’analyse, entre 1993 et 2007, de comportement de 87 000 couples de parents. Résultat : le taux de dépression observé par les auteurs dans la première année suivant une naissance atteint 14% pour les mères, et 3,5% pour les pères.

Un stress lié à la première année… « Ces taux élevés de dépression post-partum ne sont pas surprenants » explique le Dr Sherya Davé, épidémiologiste au Medical Research Council de Londres. « Le stress associé à la naissance d’un bébé, la dette de sommeil, les responsabilités nouvelles et les tensions au sein du couple sont autant de facteurs de dépression. »

…mais aussi à l’âge et au niveau économique. Les plus jeunes parents –âgés de 15 ans à 24 ans – seraient davantage touchés que les plus de 25 ans. N’oublions pas que la Grande-Bretagne est de tous les pays d’Europe occidentale, celui où le taux de grossesses précoces est le plus élevé. De même, la précarité semblerait jouer un rôle important. Eléments peu étonnants pour le Pr Davé pour qui « il existe un lien bien établi entre dépression et niveau social. Ce phénomène peut s’expliquer par le stress lié à la pauvreté, au chômage…» Et de conclure que « les jeunes sont moins bien préparés à la parentalité (dans le cadre de) grossesses non désirées. Et ils sont moins aptes que des parents plus âgés à supporter le stress de la parentalité. »

  • Source : Archives of Pediatrics & Adolescent Medicine, 6 septembre 2010

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