Jeux dangereux : les connaître pour mieux prévenir
24 octobre 2018
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La pratique de certains « jeux » chez les enfants et les adolescents les expose à un danger de mort ou de séquelles graves. Alors qu’une enquête a été ouverte à Rennes suite au décès d’un adolescent de 14 ans sous l’emprise du « Momo challenge », il est essentiel de rappeler l’importance de la prévention auprès de tous les jeunes, de leurs proches et des équipes enseignantes. Pour ce faire, la Revue Pédiatrie pratique fait un inventaire assez large des différents types de jeux dangereux.
Jeu de la tomate, du foulard, rêve indien ou rêve bleu… Les jeux dits de non oxygénation sont les plus connus. Ils consistent par un mécanisme de compression sternale ou cervicale ou par une strangulation à rechercher des sensations. Ils peuvent être pratiqués seul ou par une tierce personne. Souvent un ou une camarade. Pratiqués seul, ces jeux ont lieu au domicile familial alors que pratiqués à plusieurs, ils se déroulent plus souvent à l’école. Au total, 15 à 20% des enfants et adolescents y ont au moins une fois participé et 10 à 15 enfants en décèdent chaque année en France.
Autre type de pratique : les jeux dits d’agression. Ceux-ci sont tout aussi dangereux. Ils consistent à utiliser la violence physique et psychologique de manière gratuite de la part d’un groupe envers un individu seul. Lequel est parfois consentant mais pas toujours. Par exemple, le jeu du cercle infernal : disposé en cercle, un groupe d’enfants se passe le ballon jusqu’à ce que le joueur du milieu finisse par l’attraper. En cas d’échec, il est roué de coups par l’ensemble du groupe. Autre jeu violent, le jeu du Mikado. Dans ce cas, plusieurs enfants s’allongent les uns sur les autres jusqu’à ce que celui du dessous ne supporte plus le poids.
Les jeux de défis s’appuient eux sur la recherche du défi conduisant le pré-adolescent ou l’adolescent à pratiquer des activités de plus en plus dangereuses pour impressionner son entourage. Le souhait de voir son exploit filmé est très présent dans cette situation. Le défi de la baleine bleue ou encore le Momo challenge sévissent sur les réseaux sociaux, très largement fréquentés par les plus jeunes.
Des conséquences terribles
Tous ces jeux peuvent avoir des conséquences très graves. « Complications neurologiques, œdème cérébral, lésions cérébrales définitives parmi lesquelles une surdité, une cécité, un coma irréversible voire le décès », rappellent les rédacteurs de Pédiatrie pratique. « Le décès est plus fréquent si l’acte est réalisé à domicile. » Il est donc important de connaître les signes qui doivent inquiéter. Parmi eux, des pétéchies sur le cou (petites taches cutanées de couleur rouge à violacée), les céphalées, des vertiges, des troubles du sommeil ou encore des difficultés scolaires. Les jeux d’agression peuvent quant à eux provoquer des fractures vertébrales, des traumatismes crâniens, des ruptures d’organes et des traumatismes psychologiques.
La meilleure façon de prévenir la survenue de ces drames est d’informer les familles, les enfants et les enseignants. Pour en savoir plus, consultez le site dédié de l’Education nationale, ou encore les sites des associations de lutte contre ces pratiques, parmi lesquelles l’association Apeas ou SOS Benjamin.
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Source : Pédiatrie pratique, n°300, septembre 2018
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche