Jeux d’argent et de hasard : 1.3 million de joueurs à risque
30 mai 2022
Dans sa dernière publication, l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) dresse un état des lieux des pratiques à risque d’addiction, avec ou sans produit. Focus sur les jeux d’argent et de hasard, qui entrent dans cette dernière catégorie.
En France, 450 000 personnes « jouent » au quotidien. Et 21 millions au moins une fois dans l’année. Ces estimations sont celles de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT. Ce dernier recense des données qui concernent à la fois les comportements d’usages de substances psychoactives (drogues et médicaments psychotropes) et d’addictions. Parmi celles-ci, depuis 2020, l’addiction aux jeux d’argent et de hasard.
De quoi s’agit-il ? Jeux de tirage, de grattage, paris hippiques, paris sportifs, poker, machines à sous ou jeux de casino, voilà les jeux d’argent et de hasard. « Tous ces types de jeux font l’objet d’une offre légale ouverte au public majeur par l’intermédiaire d’un réseau physique de vente et/ou sur Internet (sauf pour les machines à sous et jeux de casino) », précise l’OFDT. Ils sont régulés au titre de la réglementation des jeux d’argent et de hasard, mais d’autres jeux avec mises et gains peuvent être pratiqués hors cadre légal, comme les jeux de société, les jeux de cartes, les fléchettes, le billard, la pétanque, etc.
Que disent les chiffres ? En 2019, 47,2% des 18-25 ans ont joué à un jeu d’argent ou de hasard (50,4% des hommes et 44,2% des femmes). Les jeux de tirage sont les plus couramment pratiqués (30,7%), suivis des jeux de grattage (26,9%) et des paris sportifs (5,2%). Environ un tiers des joueurs adultes jouent au moins une fois par semaine, et près de 4 jeunes de moins de 17 ans sur 10 déclarent une pratique de jeu. En théorie, ils leurs sont interdits.
C’est grave ? L’OFDT estime que 1,3 million de ces joueurs sont à risque de pratique problématique, « dont 300 000 à risque excessif ». Les hommes sont surreprésentés, à 66%. En 2019, 2 300 personnes étaient prises en charge en Centre de soin, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA), dont 80% d’hommes. Fait intéressant : depuis quelques années, le nombre de consommateurs s’inscrit à la baisse. Un recul qui s’observe sur l’ensemble des jeux, « à l’exception des paris sportifs qui poursuivent leur essor ». En revanche, les pratiques des joueurs sont toujours plus intensives : selon les données d’activité des opérateurs, entre 2014 et 2019, « les dépenses de jeux de Français ont augmenté de 12,5 % ».
Qui sont les « joueurs problématiques » ? L’ODFT en dresse un portrait dans sa note n°12, « Les problèmes liés aux jeux d’argent en France en 2019 ». Ainsi, « toutes choses égales par ailleurs, être un homme, jeune et disposant d’un niveau d’éducation modeste accroît sensiblement la probabilité d’être un joueur problématique ». De plus, s’adonner aux paris sportifs ou hippiques, aux machines à sous et jeux de casinos ou autres jeux sont des facteurs de risque significatifs de jeu problématique. En revanche, jouer sur Internet « n’accroît pas la probabilité de jeu problématique ».
A noter : Si vous vous reconnaissez, ou l’un de vos proches, dans ces pratiques problématiques, rendez-vous sur le site joueurs-info-service afin de trouver les adresses des lieux d’accueil et de soin dans toute la France.