Jeux vidéo : et si vous jouiez avec votre ado ?
04 janvier 2022
Souvent conflictuelle au sein des familles, la question des jeux vidéo peut aussi être abordée sous un angle positif. Pour cesser de monter dans les tours avec votre ado au risque de rompre le dialogue, un psychologue suisse propose aux parents de s’intéresser à cette pratique. Et même de jouer ! De quelle façon ?
Depuis Lausanne (Suisse), Niels Weber est psychologue et psychothérapeute spécialiste en hyperconnectivité. En premier lieu, il préconise, avant l’achat d’un nouveau jeu vidéo, d’une console ou d’un téléphone portable, de « fixer les règles d’usage, ensemble. Mais aussi les conséquences si elles ne sont pas respectées ».
Une fois ce cadre fixé, « essayez de vous détacher de la question du temps qu’il passe devant le jeu », adresse-t-il aux parents. « Celle-ci est omniprésente et génère de l’angoisse. Bien souvent, ce qui pose problème, ce n’est pas le temps mais le moment où le jeune joue. En d’autres termes, a-t-il fait tout ce qu’il doit faire dans la journée pour être en mesure de jouer ? » Par exemple, ce temps de jeu ne doit pas prendre d’espace sur celui des devoirs et encore moins sur l’alimentation ou le sommeil.
L’ado en expert
Et au-delà, si les parents sont légitimes pour dire à leur ado d’arrêter de jouer – « le jeune n’a aucun intérêt à le faire de lui-même », sourit Niels Weber – ils doivent aussi s’intéresser au jeu : « faire en sorte que ce soit un sujet que l’on partage et non pas de conflit ». En pratique, poursuit-il, proposez-lui de jouer ensemble. « Demandez-lui de vous expliquer comment le jeu fonctionne. Ça le place dans une position d’expert. Et pour cela, calez des créneaux à l’avance, dans lesquels il vous montrera la marche à suive. L’erreur à ne pas commettre étant de débarquer sans prévenir, alors qu’il est en plein jeu ».
Bien sûr, à l’image des parties d’affrontement, certains jeux ne seront pas directement accessibles aux parents. « Missionnez votre ado de trouver un jeu que vous pourrez partager. Ça le responsabilise aussi », insiste Niels Weber. Il préconise par exemple des jeux comme It takes too ou Overcooked dans lesquels il est demandé de collaborer. Un dernier point : « jouer ensemble ne veut pas forcément dire avoir deux manettes. C’est aussi jouer ‘par procuration’, c’est-à-dire que l’un joue et l’autre commente, aide à réfléchir, à prendre une décision pour la suite. Dans ce cas, il faut veiller à choisir un jeu qui soit visuellement intéressant pour la personne qui ne tient pas la manette. Cette configuration fonctionne particulièrement bien avec les jeux d’aventures, comme par exemple Kena : Bridge of Spirits ou Legend of Zelda : Breath of the Wild. »
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Source : Interview de Niels Weber, 21 décembre 2021
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Ecrit par : David Picot – Edité par : Vincent Roche