Jeux vidéo : quel impact sur les aptitudes cognitives ?

23 février 2023

Faut-il empêcher nos enfants de jouer aux jeux vidéo car cela les abrutirait ? Une nouvelle étude américaine semble pencher contre cette hypothèse. Cela étant, aucun jeu vidéo n’apparait non plus comme une méthode d’amélioration de la mémoire ou des capacités réflexives.

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Si certains les adorent, d’autres leur attribuent tous les maux. Les jeux vidéo sont donc bien loin de faire l’unanimité. Mais alors sont-ils utiles pour améliorer mémoire, concentration ou encore raisonnement ? Ou bien sont-ils des outils à lobotomiser ?

Malgré les fortes réticences face à ces dispositifs ludiques, plusieurs études ont déjà montré un intérêt au niveau cognitif à jouer à des jeux vidéo. C’est le cas d’une méta analyse publiée dans la revue Psychological Bulletin en 2017 qui révélait que « jouer quelques heures par semaine à des jeux vidéo d’action suffisait à améliorer ses facultés cognitives spatiales, attentionnelles et perceptives », rapportaient les auteurs de l’Université de Genève. Selon eux, « certaines études italiennes montraient qu’une telle activité améliorait aussi l’attention des enfants ainsi que leurs aptitudes à l’écriture ».

Ni bon ni mauvais

Une équipe de l’Université de Houston a voulu en savoir plus, notamment auprès d’un public de préadolescents. Elle a donc mené sa propre recherche chez 160 participants âgés de 9 à 12 ans. Le temps de jeu moyen – pour les gamers – était de 2,5 heures par jour, avec un pic chez certains, de 4,5 heures quotidiennes. Les chercheurs ont comparé le fait de jouer ou non avec les résultats d’un test Cognitive Ability Test 7 (CogAT), évaluant notamment les aptitudes verbales et spatiales.

« Globalement, ni la durée d’utilisation ni le type de jeu choisi ne montre d’impact sur les résultats du test », notent les auteurs. Jouer à un jeu vidéo n’altérerait donc pas les compétences cognitives des pré-ados. Bonne nouvelle ! Mais améliorent-ils pour autant leurs aptitudes ? Selon cette étude la réponse est là aussi, négative, car même avec des jeux vendus comme stimulants pour le cerveau, aucun avantage n’a pu être mesuré.

Un usage raisonné

Alors les parents peuvent-ils vraiment lâcher la bride sur la console ? Les auteurs estiment en substance que si un usage raisonné n’expose à aucun danger cognitif, les parents devraient « garder un œil sur le risque de comportement compulsif ».

  • Source : Université de Houston – Université de Genève - Psychological Bulletin

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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