Jong Wook Lee : pour une OMS en première ligne

22 mai 2003

« Une petite Japonaise née en 2002 a un bon espoir de vivre jusqu’au 22ème siècle. Un enfant sur 4 né au même moment en Afghanistan risque de mourir avant 5 ans. Une société avec de telles disparités n’est ni acceptable ni même viable. »

Faisant référence à son passé d’enfant de la guerre de Corée, confronté au conflit et à la pauvreté, le Dr Jong Wook Lee a fait du combat pour la paix et l’équité le fondement de son engagement personnel au service de la santé. Elu mercredi après-midi à Genève, 6ème Directeur général de l’OMS, il a prononcé, dans les minutes suivant sa prestation de serment, un discours d’investiture porteur d’ambitions et d’émotion.

C’est en français qu’il a prononcé ses premières phrases comme nouveau responsable de l’agence des Nations unies chargée de la santé. Pour rappeler que l’OMS doit devenir toujours plus forte, « pour répondre aux demandes toujours grandissantes qui lui sont adressées. D’ici 5 ans, nous devrons nous engager de façon toujours plus ciblée dans les pays. Agir toujours plus terre à terre et nous concentrer sur les domaines où l’OMS peut apporter le plus de compétences et de resources… ». Le Dr Jong Wook Lee qui s’est engagé à achever l’éradication de la poliomyélite pendant son mandat, annonce de nouvelles réformes à l’OMS.

Ses objectifs visent à « transférer davantage de ressources aux pays, à changer les priorités, à veiller à l’utilisation toujours plus efficace des contributions, à renforcer le réseau d’alerte et de réponse mondiale » aux maladies. Annonçant que « 90% des ressources iront au renforcement de la capacité de surveillance des maladies », il a rendu un hommage vibrant au Dr Carlo Urbani, ce médecin de l’OMS qui le premier a lancé l’alerte au SRAS et qui a payé de sa vie son engagement. Appelant les délégués à l’Assemblée mondiale de la Santé à une standing ovation pour sa veuve Giuliana et sa famille, il a rappelé que “la mort de Carlo Urbani traduit le meilleur de l’OMS qui se bat en première ligne pour la santé des populations au lieu de brasser du papier et des e-mails.

  • Source : de notre envoyé spécial à Genève, 21 mai 2003

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