Kawasaki : un syndrome dans le vent
23 novembre 2011
Maladie infantile mal connue, le syndrome de Kawasaki est lié à un dysfonctionnement du système immunitaire. Depuis 50 ans, les scientifiques s’attachent à en identifier les causes… jusqu’ici sans succès. Toutefois, des chercheurs américains suivent une piste inattendue mais semble-t-il prometteuse, celle des… courants aériens !
Vous avez bien lu : l’agent infectieux responsable du syndrome de Kawasaki serait en effet, véhiculé par les vents. Parmi les enfants des pays industrialisés, ce syndrome est la cause la plus fréquente de cardiopathies acquises. Il se traduit par une fièvre prolongée associée à des éruptions cutanées, une rougeur des yeux, de la bouche, des lèvres, de la langue, ainsi qu’un gonflement des mains et des pieds et une desquamation. La maladie a été observée dans le monde entier. Pourtant son incidence paraît plus élevée en Asie, principalement au Japon où 3 épidémies importantes ont déjà sévi. En 1979, 1982 et 1986.
Selon le Pr Jane C. Burns, du département Allergie, immunologie et rhumatologie de l’Université de Californie à San Diego (Etats-Unis), « l’agent infectieux déclencheur de la maladie de Kawasaki pourrait être transporté par le vent ». Pour parvenir à cette étonnante conclusion, son équipe s’est appuyée sur des relevés atmosphériques et océanographiques effectués au Japon, juste avant le début de chacune des épidémies récentes.
Résultat : les quelques cas recensés avant l’épidémie coïncidaient avec des vents de sud. En provenance de l’océan Pacifique, ils avaient traversé le Japon durant l’été. La flambée épidémique s’est produite lors d’un changement de vent, celui-ci provenant alors du nord-est. Et les cas ont rapidement diminué lors d’un nouveau changement de direction des courants…
Les épidémies de syndrome de Kawasaki seraient donc liées à des variations météorologiques. La piste paraît sérieuse. Reste à savoir si elle conduira jusqu’à l’agent infectieux, qui pour l’heure reste mystérieux.
-
Source : National Heart, Lung and Blood Institute, Etats-Unis, 10 novembre 2011 ; www.orpha.net, consulté le 9 novembre 2011