Kératose solaire : la peau meurtrie par le soleil
03 mai 2013
La kératose solaire touche notamment les hommes de plus de 50 ans ©Phovoir
Enfin les rayons du soleil rythment nos journées. Le retour du soleil nous donne bonne mine, mais il a aussi bien d’autres vertus… Il suffit par exemple d’une demi-heure d’exposition pour augmenter notre sécrétion d’endorphines. Vous savez, les hormones du bien être ! Attention toutefois, une exposition régulière et trop intense peut vous exposer à une kératose solaire aussi appelée kératose actinique, une maladie peu connue qui peut être le lit d’une tumeur. Les explications du Dr Ségolène Fays-Michel, dermatologue à Nancy.
« La kératose solaire est en réalité une lésion de la peau dite précancéreuse. Elle est secondaire à une exposition solaire chronique », souligne le Dr Fays-Michel. « L’exposition aux ultraviolets que ce soit au soleil naturel ou dans les cabines de bronzage est largement en cause dans l’apparition de ces lésions. Les phototypes I et II y sont prédisposés. Autrement dit les sujets aux yeux clairs et à la peau claire qui ont une faible capacité à bronzer. Il existe par ailleurs un terrain familial ».
Parmi les facteurs de risque figure l’âge. En effet si la kératose solaire peut se déclarer tout au long de la vie, le risque augmente considérablement dès lors que l’on s’expose après 60 ans. Sans oublier les professionnels dont l’activité impose de travailler régulièrement en extérieur comme les agriculteurs, les pêcheurs, les personnes travaillant dans le BTP …
Comment apparaît la kératose solaire?
L’exposition répétée aux rayons UV peut causer une altération du matériel génétique des cellules de la peau. La mutation de certains gènes a pour effet d’entraîner une croissance anormale des cellules qui provoque la formation de lésions. Ces dernières ont l’aspect de petites plaques squameuses et apparaissent sur les parties du corps soumises à une exposition chronique au soleil : visage, oreilles, bras, mains, cuir chevelu…
Selon le Dr Fays-Michel, « elles se présentent sous forme de lésions rosées ou rouges, recouvertes de squames, persistantes (plus de 2 mois). Attention, il ne faut surtout pas enlever les croutes, ce geste risque avant tout d’exposer à des récidives. Enfin, il existe des kératoses solaires à peine palpables ou d’autres hyperkératosiques très épaisses ». Sans traitement, et sur le long terme, les lésions de kératose solaires risquent de s’épaissir et de durcir. Il arrive que leur couleur passe du rouge au brun.
« Mais le plus grave », selon Fays-Michel « c’est qu’une kératose peut évoluer vers une forme de tumeur cutanée appelée carcinome et de manière imprévisible. Cette maladie est en effet un potentiel précurseur des cancers cutanés épidermoïdes ». C’est pourquoi, outre les mesures essentielles de prévention, il est crucial de consulter un dermatologue si vous constatez l’apparition de lésions sur votre peau. C’est d’autant plus important que des solutions thérapeutiques efficaces existent. La kératose solaire (ou kératose actinique), est toujours un signal d’alarme ! Son apparition signifie tout simplement que notre capital soleil est entamé.
Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : David Picot