L’accès humanitaire au Liban toujours pas assuré
26 juillet 2006
Au Liban, la situation sanitaire empire de jour en jour. Surtout dans le sud, où ponts et routes ont été massivement bombardés. Les secours ne parviennent pas à se rendre sur les lieux et le “couloir humanitaire” tant espéré peine à se mettre en place.
Le Premier ministre israélien Ehoud Olmert a certes annoncé, après son entrevue avec la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice, qu’il autoriserait “un pont aérien humanitaire au Liban“. Toutefois, ce dernier est subordonné “à une coordination préalable” qui reste à mettre en place.
En attendant, le bilan est lourd. Plus de 350 civils ont été tués et 1 500 autres blessés, depuis le déclenchement des hostilités le 12 juillet. “Le tiers sont des enfants” précise le Dr Jaouad Mahjour, le représentant de l’OMS au Liban. “Des familles entières ont été décimées, souvent alors qu’elles tentaient de fuir les zones de combat. Nous avons un grand problème d’évacuation“. Mardi, 2 ambulances de la Croix-Rouge ont été touchées par des missiles israéliens dans la région de Kana, au sud. Bilan, 6 secouristes gravement blessés.
Les infrastructures sanitaires ne sont pas épargnées. “Nous avons constaté que beaucoup d’hôpitaux du sud du pays ont été touchés par les bombardements“, poursuit Jaouad Mahjour. “On commence à sérieusement manquer de tout“. L’OMS craint aujourd’hui une catastrophe humanitaire majeure. “Nous avons lancé des campagnes de vaccination en collaboration avec l’UNICEF et le ministère de la Santé libanais. Notamment pour prévenir toute flambée de poliomyélite parmi les réfugiés. Mais malgré tous les efforts déployés, notre travail sur le terrain n’est pas aussi efficace que nous le voudrions“.
Un constat d’impuissance partagé par la Croix-Rouge libanaise. “Depuis le début du conflit, et mis à part les blessés directement victimes de la guerre, nous avons procédé au transport sanitaire puis à l’hospitalisation de 1 927 patients. Essentiellement des malades chroniques en manque de médicaments“, nous a confié Ghaleb al Ayoubi, du Directoire de la Croix-Rouge libanaise à Beyrouth. “La catastrophe humanitaire n’est pas encore là, mais elle frappe chaque jour un peu plus à la porte“.
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Source : OMS, interviews du Dr Jaouad Mahjour, représentant de l'OMS au Liban, et de Ghaleb al Ayoubi, de la Croix-Rouge libanaise, 25 juillet 2006