L’amiante ? Une bombe à retardement mieux surveillée !

23 octobre 2007

Mésothéliomes, cancers du poumon et « très vraisemblablement » du larynx… Cette semaine, le BEH est exclusivement consacré aux conséquences de l’exposition à l’amiante. C’est l’occasion de mesurer les progrès réalisés par la France en matière de surveillance épidémiologique. Mais aussi d’appuyer là où ça fait mal…

Dans son éditorial, Maurice Goldberg de l’Institut de Veille sanitaire (InVS), rappelle que la première étude française démontrant les dangers de l’amiante a été publiée en… 1906. Ensuite ? « La France n’a pas été particulièrement en avance dans la gestion de ce risque professionnel majeur, puisque la première réglementation en milieu du travail date de 1977 ».

Quant à la loi relative à l’interdiction d’importer et d’utiliser cette fibre, elle n’a été promulguée qu’en 1997… Huit pays avaient déjà pris une telle mesure. Dix ans après, « il semble que le retard que nous avions dans le domaine de la surveillance épidémiologique soit comblé, même s’il reste beaucoup à faire », poursuit Goldberg.

Aujourd’hui, l’incidence du mésothéliome de la plèvre fait l’objet « d’un suivi beaucoup plus précis » que par le passé. Chaque année en France, entre 700 et 800 cas sont répertoriés. La proportion de déclarations en maladie professionnelle semble également progresser, ce qui traduirait « une meilleure sensibilisation et information » des médecins comme des patients.

Le dossier « amiante » est loin d’être refermé pour autant. Car ses effets peuvent se manifester plusieurs dizaines d’années après une exposition répétée. Mais aussi à cause du « problème préoccupant de l’exposition environnementale passive dans certains locaux de travail ». Voilà pourquoi certains spécialistes n’hésitent pas à parler de « bombe à retardement ».

  • Source : Bulletin épidémiologique hebdomadaire, n°41-42

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