L’argent sale de la Sécu: suite (et fin?)

17 février 1997

La prime de résultats de 9.300 francs promise aux médecins généralistes parce qu’ils ont prescrit moins de soins médicaux ou de médicaments fait décidément grincer bien des dents. Celles des infirmiers et des kinésithérapeutes qui se plaignent de voir ainsi les médecins prescripteurs obtenir des primes… parce qu’ils ne leur envoient plus de malades. Mais surtout celles de la plupart des syndicats qui représentent ces mêmes généralistes et s’indignent « de l’insulte faite à la profession », comme l’écrit le Syndicat national des Médecins de groupe (SNMG). Ce même syndicat appelle d’ailleurs ses adhérents à faire verser cette prime au bénéfice de l’association ATD-quart monde qui s’occupe des démunis.

Même logique pour l’Union nationale des omnipraticiens français (UNOF) qui dans une lettre ouverte à Lionel Jospin dénonce comme « un des volets inacceptables du Plan Juppé (…) le versement d’une ristourne à tous les généralistes ». Un communiqué du syndicat souligne à propos des mouvements de chômeurs que « récemment certaines catégories sociales et en particulier les personnes en situation de précarité n’ont pas obtenu satisfaction sur leurs revendications ». Il estime que « les Français ne comprendraient pas que dans le même temps les caisses d’assurance maladie versent une prime de 565 millions de francs aux médecins généralistes ». Sans doute ses dirigeants n’ont-ils pas tort…

  • Source : Learning & memory, octobre 1999

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