L’asthme : une maladie en pleine explosion, au nord comme au sud…

21 mars 2003

L’asthme atteint 150 millions de personnes dans le monde. Parmi eux 3,5 millions de Français, 17 millions d’Américains et 15 à 20 millions d’Indiens : les pays pauvres ne sont en effet pas épargnés par cette maladie longtemps considérée comme l’apanage des pays industrialisés. Et l’OMS de tirer la sonnette d’alarme : au cours des 30 dernières années, l’asthme a augmenté de 50% tous les 10 ans.

Ce n’est pas une maladie simple. Il n’y a pas un asthme, mais des asthmes. Avec tous un dénominateur commun : une inflammation des bronches diffuse, déterminant la sévérité des crises, réversible et variable dans le temps. Encore s’agit-il d’une notion récente. Dans les années 50 en effet, l’asthme était considéré comme le résultat d’une obstruction des bronches. Dix ans plus tard on « découvrit » qu’il existait en outre une hyperréactivité bronchique. Dans les années 80, les spécialistes ont estimé que l’asthme était dû à la combinaison d’une inflammation et d’une obstruction des bronches. Plusieurs facteurs principaux – l’exercice physique, les allergènes, l’air froid et sec, les infections virales – peuvent être impliqués dans la mise en oeuvre du processus inflammatoire.

Apparaissant souvent pendant l’enfance – mais pas toujours – l’asthme choisit ses victimes bien plus chez les petits garçons que chez les petites filles. Les crises sont variables d’une personne à une autre, l’asthmatique éprouvant des difficultés respiratoires terriblement angoissantes. Ces crises peuvent être provoquées par bien des facteurs, allergiques, infectieux, environnementaux, psychologiques… Chacun doit apprendre à connaître sa maladie pour éviter ces crises dont l’ampleur et la gravité signent le mal qui les frappe.

Il peut exister une prédisposition génétique, et la notion de terrain allergique est désormais clairement reconnue. Pourtant, l’explosion du nombre de cas en si peu de temps ne peut être liée à des changements génétiques. Quant à la pollution, si elle joue bien un rôle dans le déclenchement des crises, elle n’est pas la cause de la maladie. Pour preuve le fait qu’en 1989 la ville de Leipzig, une des plus polluées de l’ex-Allemagne de l’Est, comptait bien moins d’asthmatiques que Munich la Bavaroise, à l’air beaucoup plus pur.

En fait, les progrès de la maladie seraient dus à des changements dans notre mode de vie. Aujourd’hui, l’asthme se soigne très bien. Même bénin, celui de l’enfant doit être traité pour préserver ses capacités respiratoires à l’âge adulte. L’objectif du traitement n’est pas de guérir la maladie mais d’améliorer la qualité de vie. Il faut pour cela bloquer tous les mécanismes de l’inflammation bronchique y compris les leucotriènes, dont le rôle est reconnu mais qui étaient hors de portée des traitements conventionnels. C’est aujourd’hui possible. Des anti-leucotriènes assurent un meilleur contrôle en réduisant la quantité de médicaments agressifs – cortisone et dérivés – qui constituent la pierre angulaire du traitement de fond de la maladie.

Cela nécessite pourtant une vraie prise de conscience du patient. Il doit apprendre à cohabiter avec son asthme. Une coexistence qui peut avoir des conséquences heureuses : on ne compte plus ceux qui sont devenus des sportifs de haut niveau, parce que dans l’enfance la pratique du sport leur avait été conseillée au titre de la rééducation respiratoire. De là à dire qu’il y aurait un « bon côté » de l’asthme…

  • Source : OMS Aide mémoire n°206, Programme d’actions, de prévention et prise en charge de l’asthme 2002-2005 Ministère de la Santé

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